« En ouvrant les vitres, il se dégage une forte odeur d’alcool », lit la présidente Mennecier dans la procédure rédigée par les gendarmes maiziérois, le 22 septembre, contre Hervé qu’ils ont intercepté vers 10 h. Même en se gavant de bonbons à la menthe, il est difficile de masquer une ivresse mesurée à 3,40 g d’alcool par litre de sang.
« Il reconnaît son problème quotidien avec l’alcool, mais dit boire dans des quantités raisonnables », souligne son conseil, Me Nicolas Fiorani. Ce jour-là était une exception pour ce salarié qui avait traversé une soirée très arrosée chez un copain. « Mais qu’est-ce qui s’est passé ? », interroge la présidente. « J’étais pas bien dans ma tête […] j’ai déconné », ne peut que répondre le prévenu qui, après un somme bien trop court, a refait le plein en prenant quelques bières avant de s’asseoir au volant.
La vue était un rien troublée, mais suffisante pour remarquer la patrouille à laquelle les zigzags d’Hervé n’ont pas échappé. Pensant passer à travers l’orage, il tente de se garer. Y parvenir à ce niveau d’imprégnation aurait relevé de l’exploit. En réalité, la maladresse du conducteur confirme la conviction des enquêteurs que l’éthylomètre met en chiffres.
Le parquet requiert six mois avec sursis et mise à l’épreuve (SME) pendant deux ans, l’annulation du permis, l’interdiction de le passer avant un an et la confiscation de la voiture (automatique dans le cas d’une récidive comme celle du prévenu déjà condamné en 2012 pour les mêmes faits). La défense n’a rien contre les obligations de soins du SME. Me Fiorani constate même les bienfaits du contrôle judiciaire sur le physique de son client qui avait obtenu un délai pour préparer sa défense. « Il a compris les enjeux », plaide l’avocat qui veut baisser les quantums. Le tribunal fixe la peine à huit mois, dont six avec SME, et aménage la partie ferme sous forme de bracelet électronique. Le permis est annulé ; l’interdiction de le repasser, limitée à six mois. Le véhicule est confisqué.
Frédéric Clausse