La chasse aux sprinteurs est ouverte dimanche dans Paris-Tours, la dernière classique de la saison cycliste que Nacer Bouhanni tente d’inscrire à son tableau.
Bouhanni, deuxième jeudi de Paris-Bourges au terme d’une course que son équipe s’est épuisée à contrôler, fait figure de cible sur l’avenue de Grammont. Mais le sprint est loin d’être acquis au terme des 231 kilomètres, surtout si le vent souffle dans un sens favorable, comme prévu, et avantage les attaquants.
A cinq reprises seulement depuis 2003, la classique dite des lévriers, tant le profil est plat à travers la Beauce jusqu’aux petites côtes du final, s’est terminée par un sprint massif. Autant dire que les attaquants et les puncheurs ont des raisons d’être optimistes au départ de Chartres.
Pour succéder à leur compatriote Jelle Wallays, qui avait mené à bon port une longue échappée l’année passée (devant Thomas Voeckler), les Belges sont en première ligne. En priorité, Greg Van Avermaet, vainqueur en 2011 et souvent remarqué cette saison dans les classiques, pour peu que le Flamand ait conservé des forces à son retour du Championnat du monde de Richmond (Etats-Unis) qui l’a laissé frustré.
«J’ai fait la course parfaite», a estimé le vainqueur de l’étape de Rodez du dernier Tour de France, en regrettant l’absence de collaboration pour mener la poursuite derrière le futur vainqueur. »(Peter) Sagan était un peu plus fort. Mais pas de beaucoup».
Bouhanni dans l’attente
Le champion de Belgique Jens Debusschere -trois victoires durant le dernier mois- partage pour sa part les responsabilités dans son équipe avec Tony Gallopin, le «régional» de la course. Avec deux autres options possibles, Jürgen Roelandts et la révélation flamande de la saison, le tout jeune Tiesj Benoot (21 ans), cinquième du Tour des Flandres au printemps.
Bouhanni, toujours dans l’attente de sa première grande victoire dans une vraie classique (16e en 2012 pour seul classement à Paris-Tours), doit aussi se méfier des autres sprinteurs. De son vainqueur de Bourges, l’Irlandais Sam Bennett, des Italiens Giacomo Nizzolo (3e jeudi) et plus encore Matteo Trentin, voire d’autres coureurs rapides (Tronet, D. Van Poppel, Hofland, Arndt, Ciolek, Hutarovich).
Outre Bouhanni et Gallopin, les chances françaises reposent également sur le jeune Alexis Gougeard (22 ans), un attaquant inlassable qui a déjà gagné cinq fois cette saison. Bien plus que sur Arnaud Démare, qui s’avoue en fin de course.
«Il est temps que ça se termine», a confié le Picard au quotidien régional La Voix du Nord. «Depuis le Tour, je ne suis plus à mon niveau. J’ai encore tenu à disputer les Mondiaux. Mais la décompression est maintenant trop forte».
«Je cours toujours pour gagner. Même avec mon niveau actuel. Sinon, je n’aurais même pas sprinté jeudi… (4e à Bourges)», a toutefois ajouté le champion de France 2014.
AFP/M.R.