[BGL Ligue] Kumbi, une solide cordede plus à l’arc mondorfois

Énorme contre le F91 dimanche et déjà décisif cinq fois cette saison, le Français est l’un des symboles d’une menace offensive multiforme à l’USM et d’un mercato mondorfois réussi.

Difficile, et Manuel Correia s’y est d’ailleurs refusé après le coup de sifflet final, de sortir une individualité de ce collectif mondorfois si bien huilé et où quasiment tout le monde a performé, dimanche lors de la 6^e journée. Mais si le calvaire dudelangeois au John-Grün devait se résumer à un nom, alors ce serait sans doute celui de Jean-Paul Kumbi. En étant impliqué dans la construction des trois premiers buts de l’USM, et en inscrivant lui-même le second, l’immense attaquant français (2,02 m) a largement contribué à ce que la partie soit quasiment pliée après moins d’une demi-heure.

Sur le premier, c’est lui qui a arraché le ballon à Chris Stumpf, puis poussé ce dernier à concéder un coup franc excentré frappé par Bourigeaud et converti de la tête par Costinha (1-0, 5^e). Sur le deuxième, c’est lui qui a remisé le ballon pour Bourigeaud, auteur de l’ouverture à droite vers Schmit, puis a parfaitement repris du gauche le centre que Decker n’avait pu que freiner (2-0, 12^e). C’est encore lui, enfin, qui a obtenu (toujours aux dépens de Stumpf) le penalty transformé par Bekkouche (3-0, 27^e).

Il est des renards qui ne sortent de l’ombre que lorsqu’il s’agit de sévir. Mais dans l’ombre aussi, Kumbi a brillé, aussi bien sur les coups de pied arrêtés défensifs et les duels que dans son rôle de point d’appui et le pressing offensif. Prompt à dézoner dans la largeur pour perturber la défense du F91, précieux dans la conservation du ballon, présent évidemment dans les airs, le n° 29 mondorfois a globalement tout réussi. Y compris, quelque part, sa sortie : c’est son remplaçant, Benamra, qui a inscrit le 4^e but mondorfois.

Décisif lors de cinq des six premiers matches (par un but, une passe décisive ou les deux), Kumbi, déjà auteur de trois pions et trois assists dans cette BGL Ligue qu’il découvre, a ainsi achevé cette 6^e journée avec une note de 9/10 qu’un seul joueur de champ, le Pétangeois Victor Trento, était parvenu à gratter (lors de la victoire 2-0 du Titus face au Swift, 2^e journée) jusqu’ici. Et avec l’adoubement de son capitaine Ahmed Benhemine, qui n’avait toutefois pas attendu pour être conquis.

«Jean-Paul, si on regarde les matches, c’est depuis le début qu’il est performant, a insisté dimanche le défenseur central. On marque beaucoup de buts et c’est l’un des acteurs offensifs qui nous font vraiment du bien cette année. C’est ma neuvième saison ici et c’est vrai qu’un attaquant de pointe comme ça, qui soulage un peu l’équipe, ça nous manquait. On l’a cette année, et on doit en profiter.» Pour l’heure, c’est le cas : Mondorf, auteur par ailleurs de sa première clean sheet (aucun but encaissé) dimanche, possède la meilleure attaque du championnat avec 15 buts.

Et si «JPK», aussi précieux soit-il, n’en a inscrit que 20 %, c’est que le danger – et Manu Correia s’en félicite – peut venir de partout, y compris de derrière, avec cette équipe. L’USM compte déjà huit buteurs (dont trois défenseurs, Simon, Steinmetz et Costinha) cette saison, total le plus élevé du championnat à égalité avec le leader differdangeois. Entre Kumbi, son pote Oumar Gassama (4), Pit Simon et Cédric Steinmetz (1), plus de la moitié de ces 15 buts ont par ailleurs été inscrits par des recrues. De quoi conforter le staff et le board mondorfois dans leurs choix estivaux.

«On a beaucoup travaillé sur ce recrutement, au niveau footballistique et surtout humain, souffle Correia. On a vraiment pris le temps de savoir qui étaient ces garçons, qui ils étaient dans le privé, car il y a une grande différence entre ce que nous sommes sur le terrain et ce que nous sommes en dehors, moi le premier. On voulait des joueurs humbles, qui se fondent bien dans le vestiaire et qui aient du caractère.»

Une vertu utile, aux yeux du technicien portugais, «pour s’adapter à la Division nationale, parce que c’est compliqué de jouer en DN, même si beaucoup de gens la dénigrent, y compris notre sélectionneur (Luc Holtz)». Mais aussi «pour rebondir après une défaite, ou après deux défaites», comme l’a fait Mondorf, qui vient de prendre 4 points contre Differdange (1-1) et le F91 après avoir été battu coup sur coup lors des deux premières journées (par le RFCU et à Mondercange), puis une troisième fois à Strassen (4-2, 4^e j.). Deux perfs qui font dire à Benhemine que «la mayonnaise prend petit à petit» et que «dans un futur proche, on sera encore meilleurs». On ne demande qu’à voir.