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Sarkozy : Morano a franchi «une ligne infranchissable»


Nicolas Sarkozy s'exprime à Reims le 24 septembre 2015. (Photo : AFP)

Nadine Morano, en évoquant une «France, pays de race blanche», a franchi «une ligne infranchissable» et son maintien sur la liste des Républicains aurait «conduit à fragiliser» ses colistiers pour les régionales, a estimé Nicolas Sarkozy dans un entretien accordé au groupe Ebra publié dimanche.

«La seule question qui vaille porte sur les principes. La France est-elle une race ? Non. C’est un principe fondamental, car derrière la race, il y a immédiatement la pureté. C’est une ligne infranchissable», a déclaré M. Sarkozy.

«Aux Français qui sont tentés d’approuver ce propos je veux dire à quel point il est dangereux au regard de l’histoire d’associer notre pays a une race. Je n’ai rien contre Nadine Morano, elle fait partie de notre famille politique mais le président de la République que j’ai été et le président des Républicains que je suis aujourd’hui ne peut pas laisser s’installer l’idée qu’il peut y avoir débat sur cette question», a poursuivi M. Sarkozy.

Mme Morano s’est vu retirer l’investiture en Meurthe-et-Moselle pour les élections régionales après ses propos polémiques diffusés le 26 septembre sur France 2.

«A partir du moment où Nadine Morano n’a pas retiré ses propos, n’a pas saisi la main tendue, et qu’en outre, elle a eu des mots inacceptables pour ses colistiers, la totalité des têtes de liste de la Région Grand Est ont considéré qu’il ne leur était plus possible de faire campagne avec elle. Fermer les yeux aurait conduit à fragiliser nos élus dans leur campagne pour les régionales», a estimé M. Sarkozy.

L’ancien chef de l’Etat compte «évidemment» aller soutenir les candidats LR dans cette région. Vendredi, Mme Morano a annoncé qu’elle «monterai(t) sur scène» pour se faire entendre si M. Sarkozy participait à un meeting en Lorraine.

Par ailleurs, interrogé sur l’annonce par François Hollande du dépôt avant la fin de l’année d’un texte faisant du racisme ou de l’antisémitisme une circonstance aggravante pour toute infraction, M. Sarkozy a répondu: «Si la lutte contre le racisme et l’antisémitisme doit être un combat de tous les instants, je ne pense pas qu’une nouvelle loi soit nécessaire. En revanche, il y a bien des domaines dans lesquels M. Hollande devrait avoir le courage de faire des changements législatifs profonds et sur lesquels il reste désespérément impuissant».

AFP/M.R.