86e BOL D’OR Septièmes au scratch et deuxièmes in extremis en SST, Chris Leesch et le Team RAC41-Chromeburner décrochent le titre mondial.
Même si le Team RAC41-Chromeburner abordait le Bol d’Or, dernière épreuve de la saison, avec une légère avance au championnat du monde, Chris Leesch et ses coéquipiers savaient que rien n’était fait : «Il y a encore cinq équipes qui peuvent jouer le titre», confiait le motard luxembourgeois, vainqueur avec son team du Bol d’Or l’an passé.
Après les deux premières manches, le RAC41 et sa Honda avaient à chaque fois échoué au pied du podium. Alors qu’ils étaient en lice pour aller chercher la victoire, ils avaient été victimes involontaires de chutes qui leur avaient coûté cher. Mais leurs deux quatrièmes places leur permettaient de se présenter sur le circuit du Castellet avec une toute petite avance de respectivement 6 et 8 points au championnat.
Avec pas moins de 85 points à distribuer tout au long de la semaine, il était clair que rien n’était encore décidé. D’autant plus que l’équipe a rapidement dû oublier les quelques unités récompensant les meilleurs aux qualifs : «On a eu des problèmes techniques lors des qualifications», confiait Chris Leesch, obligé de partir seulement en 25e position et surtout en 11e place dans la catégorie SST. Celle du titre : «On avait un peu perdu espoir», ajoutait-il.
Pour Chris Leesch et ses coéquipiers, l’objectif était clair : «Survivre dans la première moitié de la course et ensuite mettre en place notre stratégie.» Et c’est exactement ce qui s’est passé : «Je pars 11e en Stock, mais on parvient à remonter à la deuxième place. Malheureusement, par la suite, on a eu des soucis avec les phares, ce qui nous a remis à l’arrière de la course et fait perdre quelques tours. On a dû revenir deux fois dans les stands pour ce souci.»
Mais ces pépins n’étaient pas du genre à décourager le Team RAC41-Chromeburner. Qui a grappillé place après place : «On a effectué une belle remontée tout au long de la nuit. Le matin, on était à nouveau troisièmes en SST. On a réussi à marquer des points quand il le fallait.» En effet, en plus des qualifications et du classement final, des points étaient attribués pour les meilleures équipes aux 8e et 16e heures de course.
Le destin s’en mêle
Malgré tout, cette performance ne suffisait pas pour aller chercher le titre : «On s’était calés sur le fait d’aller chercher la deuxième place au championnat et dans la course», confirme Chris Leesch. En effet, la n° 55 semblait bien partie pour rafler la mise… Seulement, dans une course de 24 heures, tout peut arriver jusqu’au dernier moment.
Et le destin s’en est mêlé : «À moins d’une heure de la fin, la malchance qu’on avait subie lors des deux premières courses est tombée sur un de nos rivaux. La 55, qui avait chuté deux fois, n’avait pas perdu de temps. Mais ils ont payé ça par un moteur qui a cassé.» Retournement total de situation. Avec cet abandon, le RAC41-Chromeburner se retrouvait à nouveau en position de force. Et c’est donc logiquement qu’ils n’ont pas tenté le diable : «On savait que même si on terminait deuxième, on remportait le championnat. On n’a pas essayé d’aller chercher la 33.» La victoire est donc pour la n° 33, qui termine avec un tour d’avance sur Chris Leesch et ses coéquipiers, deuxièmes en SST et septième au scratch.
Et surtout vainqueurs de ce championnat du monde d’endurance. Un titre que le Luxembourgeois est allé chercher au bout de lui-même : «Il va falloir un peu de temps pour réaliser ce qu’on vient de faire. C’était un grand moment. Après, je vais avoir besoin de me remettre. J’ai été malade toute la course, là je suis allongé dans le lit. Le fait d’avoir forcé sur les 24 heures, je suis en train de le payer.»
La victoire pour Suzuki, le titre pour Honda
La Suzuki n° 12 du Yoshimura-SERT a remporté hier la 86e édition du Bol d’Or sur le circuit Paul-Ricard, la Yamaha n° 7 s’emparant de la couronne de championne du monde EWC 2023. À l’issue des 24 heures de course, la Suzuki a devancé la Honda de l’écurie Viltaïs n° 333 de 7 tours et la BMW n° 37 du BMW Motorrad de 8 tours. La Yamaha n° 7 s’est classée 4e à 12 tours, mais a marqué assez de points pour s’emparer de la première place du championnat du monde.