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[BGL Ligue] Manu Correia va-t-il enfin vaincre la malédiction F91 ?


En douze matches, Manuel Correia n’a gratté que trois nuls contre le F91.

L’entraîneur mondorfois défie dimanche, lors de la 6e journée de BGL Ligue, un Dudelange qu’il n’a jamais battu en 12 duels et qui a laminé son USM l’an passé à John-Grün.

Même les petits chefs-d’œuvre peuvent comporter des balafres. Avec le set de tennis infligé par Rosport en novembre 2022 (1-6, 12e journée) en championnat et l’élimination-surprise en demi-finale de la Coupe à Mersch (2-1), alors en PH, en avril, la dernière venue au John-Grün du F91 (0-7, 10e journée) a accouché de l’une des trois plus grosses ratures de la belle copie rendue en 2022/2023 par Mondorf.

Étonnante 6e (comme en 2018) de BGL Ligue – son meilleur classement dans l’élite au XXIe siècle – à égalité de points avec Differdange (5e) en mai dernier, l’USM avait ainsi subi, sept mois plus tôt, la deuxième plus grosse défaite de la saison (derrière le 0-8 de Differdange à Käerjeng lors de la 24e journée, et à égalité avec le 8-1 encaissé par le Fola à Hesperange lors de la 7e), toutes rencontres confondues. Et son coach Manuel Correia avait essuyé la pire valise de sa carrière dans l’élite… mais aussi un nouvel échec personnel face à Dudelange, large vainqueur également au retour (4-0) début avril.

En douze duels (tous en championnat), que ce soit sur le banc de Kayl-Tétange (4), Pétange (1), Strassen (5) et Mondorf (2), le technicien portugais n’a jamais battu le F91. Tout juste l’a-t-il accroché, trois fois de suite, avec l’UNA : en mars (1-1) et novembre (2-2) 2019, et en février 2021 (1-1), où une égalisation très tardive de Mehdi Kirch l’a empêché d’enfin vaincre le signe indien. Depuis, Dudelange lui a collé un vilain 2-17 (2-6 avec Strassen, 0-7 et 4-0 avec Mondorf) pour porter à neuf son nombre de victoires contre lui.

Seuls le Racing, le Fola et le Progrès ont plus souvent gagné face à Correia, dix fois, mais en plus de matches (respectivement 18, 15 et 14). À l’inverse, seules cinq autres équipes sont parvenues à rester invincibles contre le coach de 47 ans : le CS Pétange (2 nuls, 4 défaites) et le Titus Lamadelaine (2 nuls), mais les deux clubs ont fusionné depuis et Correia s’est rattrapé contre l’Union Titus Pétange (3 victoires), Steinfort et Beggen (2 matches chacun), mais il ne les a plus recroisés depuis la saison 2009/2010 de PH et Mersch, mais la demie d’avril n’était que le premier duel entre le Portugais et le Marisca, qui se retrouveront dans dix jours à Mondorf.

«Chaque match a son propre contexte»

Ces chiffres font-ils cogiter le coach de l’USM, alors que se profile la réception du F91 dimanche? «Non, (r)assure-t-il, car je sais, à part la saison dernière, que j’ai presque toujours fait de bons matches contre eux. Il y a parfois eu des décisions arbitrales en notre défaveur, notamment du temps de Dino Toppmöller (2016-2019) ou Michel Leflochmoan (2015/2016). Et puis, regardez : je ne battais pas souvent la Jeunesse, et je l’ai battue deux fois la saison dernière!» Tout n’est que question de «cycles», veut croire Correia, rejoint sur le sujet par son homologue dudelangeois, Jay Shoffner : «Je vois les choses saison après saison, match après match. Chaque rencontre a son propre contexte.»

Et le contexte, jusqu’ici, a toujours été plutôt défavorable au coach mondorfois : «J’ai toujours eu des petites équipes, et Dudelange avait une très grosse équipe.» Dès lors, la saignée subie cet été par le champion 2022 fait-elle naître un quelconque optimisme chez Manu Correia? «Ce n’est plus la même équipe, mais elle reste belle, nuance le technicien. Les joueurs qui connaissent la maison ont eu de bons entraîneurs, ils ont cette mentalité du haut niveau. Ce n’est pas spécialement le meilleur moment pour les jouer.»

Ça l’était encore moins l’an dernier où le score, tout de même, avait été assez flatteur pour le F91, qui avait marqué ses sept buts en «neuf occasions». Mais il avait aussi été fondateur pour Mondorf, auteur dans les semaines suivantes d’«une série» qui fait dire à son entraîneur qu’«on peut se relever d’un 7-0 si les joueurs sont à la hauteur techniquement et ont confiance en eux». Une série, c’est aujourd’hui tout ce dont a besoin l’USM, «la meilleure équipe, techniquement», qu’il ait eu à entraîner, pour lancer sa saison, estime Manu Correia. La lancer par un succès historique serait d’autant plus savoureux.