COUPE DE LUXEMBOURG, SAMEDI ET DIMANCHE La saison estivale s’achève par un double rendez-vous dont la date est de plus en plus contestée. À raison.
Qu’ont en commun Charel Grethen, Victoria Rausch, Vera Hoffmann, Patrizia van der Weken, Bob Bertemes ou Vivien Henz pour ne citer qu’eux? Pour différentes raisons, aucun d’entre eux ne participera aux Coupes de Luxembourg (ex-Coupe du Prince et Coupe des Dames), ce week-end. En effet, la plupart des fers de lance de l’athlétisme grand-ducal manqueront à l’appel de ce rendez-vous important dans le calendrier. Mais qui, dans les faits, a toujours le même problème depuis des années : une programmation totalement incohérente.
On est à la mi-septembre. Les athlètes qui ont participé aux grandes échéances internationales sont soit partis en vacances, soit doucement en phase de reprise pour préparer l’hiver. Ces deux manifestations d’une aussi grosse envergure mériteraient d’avoir les meilleurs au départ. Seulement, avec une telle date, ce n’est clairement pas possible. Ou, en tout cas, pas à leur top.
Malgré tout, on retrouvera quand même quelques grands noms au départ. Chez les messieurs notamment, avec le patron des haies François Grailet, le sauteur en hauteur Charel Gaspar ou encore Bob Bertemes. L’athlète du Celtic profite de ce rendez-vous pour s’essayer à d’autres disciplines que le fond. Il est en effet annoncé au départ des 110 m haies, du relais 4×100 m ainsi que de… la perche : «C’est pour apporter le maximum de points au club», confie-t-il. Ses protégés Gil et Charel Weicherding seront également présents, mais pas non plus sur du demi-fond. Le premier s’essaiera également aux haies et à la longueur, tandis que le second sera sur la liste de départ de la hauteur.
Mathias, principale tête d’affiche
Chez les dames, si les meilleures lanceuses seront présentes (Noémie Pleimling au javelot, Tamara et Stéphanie Krumlovsky au poids), la principale tête d’affiche sera à n’en pas douter Charline Mathias. Alors qu’elle avait enfin réussi à aligner les courses et qu’elle avait retrouvé un bon niveau, avec une course en 2’04″78 le 5 août à Louvain, elle entendait bien faire encore mieux une semaine plus tard à Huizingen, toujours en Belgique.
Malheureusement, tout ne s’est pas passé comme prévu : «J’ai mangé un saumon qui n’est pas passé. Mais je savais que j’étais en bonne forme, c’était ma dernière course et je voulais tenter d’aller encore plus vite. Mais au bout de 300 m, ça n’allait pas du tout et j’ai dû abandonner», explique la jeune femme.
C’était il y a à peine un mois. Par la suite, elle est partie en vacances : «J’ai fait un break de deux semaines. J’avais besoin de faire un reset.» Et n’est revenue qu’il y a moins d’une semaine. Autant dire qu’elle ne sera pas au top pour sa course. Mais elle sera bien là pour défendre les couleurs de son club.
En revanche, pas de Bob Bertemes. Le lanceur de Mannheim, habituellement fidèle parmi les fidèles de toutes les manifestations à la maison, a décidé d’y renoncer : «Je ne peux pas faire une compète sans préparation au préalable. C’est trop dangereux. On a donc décidé de couper pour cette année et de recommencer au mois d’octobre.»
Effectivement, le risque de blessure est également à prendre en compte avec une manifestation qui se tient à la mi-septembre. D’ailleurs, Charline Mathias le reconnaît : «L’objectif, c’est de ne pas se blesser. Et ensuite de repartir à l’entraînement pour attaquer rapidement la saison hivernale.»
Il faut dire qu’à désormais 31 ans, la participante aux JO de Rio est plus proche de la fin que du début. Et elle a encore le rêve d’aller à Paris. Pour y parvenir, l’athlète du CSL, dont la carrière a été littéralement pourrie par des pépins physiques à répétition, devra certainement passer par le world ranking. Et donc bien choisir les compétitions sur lesquelles elle s’alignera et où elle devra performer.
Samedi (Messieurs) : 15 h -18 h
Dimanche (Dames) : 15 h – 17 h
Vers une fusion avec les interclubs?
Le niveau de l’athlétisme luxembourgeois a bondi depuis quelques années. Et c’est bien là le «problème». En effet, quand les athlètes grand-ducaux n’étaient qu’en infime partie concernés par les plus grandes joutes internationales et qu’il y avait des meetings au pays pendant tout l’été, la tenue des Coupes des Dames et du Prince (qui ont été renommées à partir de cette année pour ne pas froisser certaines susceptibilités) pouvait se justifier.
Mais depuis que les Luxembourgeois sont présents en nombre aux Mondiaux et autres championnats d’Europe, il devient compliqué de leur demander de faire acte de présence pour leur club alors que c’est à peu près la seule période de l’année où ils peuvent vraiment couper. Jean-Sébastien Dauch, le directeur général de la FLA, est conscient du problème.
Et c’est ainsi qu’il a mis en place un groupe de travail, chargé de réfléchir à l’ensemble des questions du calendrier. Si ce sont d’abord les rendez-vous hivernaux qui vont être évoqués, l’avenir de ces Coupes de Luxembourg sera forcément à un moment ou à un autre sur la table. Avec différentes pistes de travail.
Dont l’une mène à la fusion avec les interclubs : «Par le passé, on était obligé d’avoir des interclubs, car il y avait une Coupe d’Europe des clubs champions. Mais ce n’est plus le cas puisque European Athletics a décidé d’arrêter cette compétition. Il y a quelques années, on m’avait clairement fait comprendre qu’on ne pouvait pas toucher aux Coupes du Prince et des Dames. Mais l’athlétisme luxembourgeois évolue. C’est peut-être le bon moment pour avoir une discussion sereine.» Nul doute que le fait d’être privé de la présence de toutes ses stars pourrait entrer en ligne de compte…