La trêve d’été après les communales du 11 juin aura été de courte durée. Pour certains, la campagne électorale ne s’est jamais terminée. On se rappelle que dès les pots de nouvel an, les partis ont lancé les hostilités. Bon nombre de points des programmes communaux sont repris pour les législatives du 8 octobre prochain. Et pour cause. Des chantiers comme le logement ou la sécurité intérieure dépendent bien plus de la politique nationale que locale.
La course à la Chambre des députés a commencé, avec 12 partis qui partagent l’espoir d’intégrer le prochain gouvernement. Il reste pile un mois pour convaincre les électeurs. Est-ce que la coalition tricolore, en place depuis fin 2013, va réussir à se maintenir au pouvoir, ou est-ce que le CSV réalisera le retour en force espéré pour démanteler la majorité formée par le DP, le LSAP et déi gréng.
Le dernier sondage Ilres-RTL-Wort, publié lundi, prédit que le gouvernement sortant pourrait défendre sa courte majorité de 31 sièges. Il est intéressant de noter que le LSAP, emmené par Paulette Lenert, dépasserait, avec 13 élus (+3 par rapport au scrutin de 2018), le DP du Premier ministre, Xavier Bettel, qui calerait à 11 mandats. La victoire aux communales ne profiterait donc pas vraiment aux libéraux. Par contre, le désamour pour déi gréng se confirme. Grâce aux gains des socialistes, la chute de 9 à 7 sièges suffirait toujours pour reconduire la coalition tricolore. Si le sondage négatif devient réalité, les verts devront néanmoins se demander s’il leur faut à tout prix s’accrocher au pouvoir.
Avec le choix de Luc Frieden comme tête de liste, le CSV semble avoir réussi à stopper sa descente aux enfers. Il devrait sortir premier des urnes, mais avec quel résultat ? Des pertes de sièges sont probables. Est-ce que cela sera suffisant pour convaincre un DP ou un LSAP de former une nouvelle coalition? Et est-ce que Luc Frieden sera prêt à renoncer au poste de Premier ministre ?
Tous les scénarios semblent possibles, y compris une passation des pouvoirs entre Xavier Bettel et Paulette Lenert. Il reviendra aux électeurs de décider du rapport de force, sans oublier que les plus petites formations, le Parti pirate en tête, pourraient se retrouver en position de faiseur de rois.