Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Désormais coachés par Dan Huet, les U21 luxembourgeois entament aujourd’hui en Irlande du Nord leur campagne qualificative à l’Euro-2025 de leur catégorie.
Joueurs et entraîneurs sont généralement assez unanimes sur le sujet : rien ne remplace la compétition, et ce n’est pas Dan Huet qui dira le contraire. Le technicien de 37 ans a beau les avoir dirigés la semaine dernière en match d’entraînement contre les U23 du Borussia Mönchengladbach, il ne pouvait masquer son excitation, mardi à l’heure d’embarquer pour l’Irlande du Nord, théâtre aujourd’hui de sa véritable première sur le banc des Espoirs luxembourgeois, qui entament à 15 h leur campagne qualificative pour l’Euro 2025 de la catégorie, et à la fois de son premier match officiel depuis le 17 octobre 2021 et sa démission (officialisée le lendemain) du FC Wiltz.
L’ancien coach nordiste a d’autant plus de raisons d’être enthousiaste qu’il a conscience d’avoir emmené avec lui «beaucoup de bons joueurs», pour la plupart «bons techniquement», de ceux qui vous donnent envie de ne pas «penser uniquement au comportement sans ballon» pour, aussi, «essayer de créer quelque chose avec le ballon, un peu dans la même philosophie que l’équipe nationale A».
La priorité sera de proposer un bon football
Quatre «presque A» et quatre bizuts
Les A, certains de ses 20 poulains les ont déjà vaguement fréquentés sans pour autant devenir internationaux (Latik, Gonçalves, Rodrigues, Turping). L’un d’eux, Lohei, en a même porté deux fois la liquette à tout juste 18 ans. Mais si leur petite expérience peut se révéler être un atout pour ces Lionceaux new-look et leur sélectionneur, elle reste contrebalancée par les différences d’âge au sein d’un effectif où des 2002 (Latic, Correia) cohabitent avec des garçons presque nés en 2005 (Torres, Turping), et l’absence de vécu international de Dylan Cardoso, Ivan Englaro, William Viegas et Eric Preljevic, quatre 2004 jamais apparus dans les sélections luxembourgeoises de jeunes jusqu’ici, mais qui ont su convaincre leur monde lors des tests organisés au CFN la semaine dernière.
Alors que les deux premiers pointent le bout de leur nez en équipe première au Swift et au F91, le troisième, milieu complet, «très volontaire» et polyvalent («il peut jouer derrière et dans l’entrejeu»), passé par Pétange, Dudelange et Hesperange, fait depuis bientôt deux ans apprécier sa patte gauche et son «intensité dans les courses et les efforts» en Italie, où il vient de s’engager avec Acireale Calcio, pensionnaire de Serie D (comme le Termoli de Diogo Monteiro). Quant au quatrième, aligné quatre fois seulement en BGL Ligue par Pétange en 2023 (pour un total de 66 minutes de temps de jeu), il enchaîne les matches de D2 slovène (cinq en six journées) à la pointe du Rudar Velenje, qu’il a rejoint cet été.
Priorité au contenu, objectif 4e place?
À ces quatre-là comme aux seize autres, «dont on peut parler aussi», Dan Huet entend inculquer des principes de jeu désormais bien rodés chez les Roud Léiwen de Luc Holtz, entre flexibilité tactique, «jeu à ras de terre» et «combinaisons dans les petits espaces pour ne pas sortir avec de longs ballons» quand l’adversaire, l’Irlande du Nord, l’Angleterre (lundi à 18 h à Differdange), l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et la Serbie, dans cet ordre, le permettra, bien sûr.
Tout cela dessine un groupe F assez ardu, où il n’est pas question pour le sélectionneur de parler de qualification. «On sait qui on est, recadre-t-il. On est dans le développement, et la façon de jouer sera primordiale. Maintenant, s’il faut défendre tous ensemble dans les quinze dernières minutes pour prendre un ou trois points, on le fera. Mais la priorité sera de proposer un bon football, car c’est plus facile de faire des résultats comme ça. On abordera chaque match pour prendre l’optimum, mais on est assez réalistes pour savoir contre qui on aura le plus de chances.» L’Irlande du Nord en fait en principe partie, au même titre que l’Azerbaïdjan. Aux Lionceaux de le prouver dès aujourd’hui, à Lurgan.
