Dans la dernière édition de Regards, le Statec s’est intéressé à l’intensité des voyages d’affaires des résidents luxembourgeois, qui est en légère baisse. Le profil des voyageurs a été décortiqué.
L’Institut national de la statistique et des études économiques (Statec) vient de publier une étude montrant une diminution des voyages d’affaires des résidents luxembourgeois en 2014 par rapport à 2013. Selon le Statec, 17% de la population résidente (soit 80 000 personnes) a effectué au moins un voyage d’affaires, qui se distingue par une durée de déplacement plus courte que pour un voyage de loisirs, alors qu’en 2013 près de 21% de la population résidente avait effectué un tel déplacement.
Si les destinations sont diverses, les pays frontaliers se démarquent. L’Allemagne arrive en tête des destinations d’affaires avec 19,7% (20,7% en 2013), suivie de la France avec 17,5% (18% en 2013). La Belgique, avec 13,7% (12,8 % en 2013), est le seul pays voisin en augmentation. Dans le reste du classement des destinations de voyages d’affaires, le Royaume-Uni est en nette progression avec 10,6% en 2014 contre 8,2% en 2013. A contrario, les voyages professionnels vers l’Italie sont beaucoup moins fréquents qu’auparavant, avec 2,8% en 2014, contre 4,3% l’année précédente.
Le TGV fait chuter l’avion
La parité hommes-femmes n’est pas de mise dans le domaine des voyages d’affaires. Selon cette étude, 23% des hommes sont concernés, contre seulement 12 % des femmes. Cet écart connaît tout de même une réduction. «En 2005, la part des femmes effectuant un déplacement professionnel n’était que de 8%», souligne l’étude.
Un voyage d’affaires implique inéluctablement un moyen de locomotion. L’avion arrive largement en tête avec 46%, suivi de la voiture avec 34% et le train avec 17%. Le choix de la voiture est le plus prisé lorsqu’il s’agit de faire un déplacement dans un pays voisin comme la Belgique ou relativement proche comme les Pays-Bas. Pas contre, le train est, depuis 2007 et l’ouverture d’une ligne TGV desservant Paris, de plus en plus favorisé par les voyageurs d’affaires à destination de l’Hexagone. «L’utilisation du train pour se rendre en France est en effet passée de 31% en 2007 à 56% en 2014. En parallèle, celle de l’avion est tombée de 25% à 10% depuis l’ouverture du tronçon (TGV)», souligne le Statec.
Les voyages d’affaires représentent une certaine dépense pour les entreprises et les voyageurs. En moyenne, selon l’étude du Statec, un déplacement d’affaires coûte 1 031 euros par personnes. Une dépense en nette augmentation. En 2010, le coût moyen d’un voyage d’affaires était de 799 euros par personne. Les frais se répartissent comme suit : 40 % du budget est alloué au transport, 34 % à l’hébergement, 19% à la restauration et 7 % à d’autres dépenses. Cette répartition est évidemment variable en fonction de la destination. Pour les voyages hors Europe, le transport monte à 54 % du coût du voyage.
Les destinations les moins chères sont la Belgique, avec une moyenne de 565 euros, l’Allemagne (696 euros) et la France (768 euros). Il faut compter environ 1 000 euros pour les autres pays européens. Pour des destinations hors Europe, la dépense triple et monte à 3 455 euros par personne. Au total, les voyageurs ont dépensé 786 millions d’euros dans ce type de déplacement professionnel. L’étude attire l’attention sur le fait qu’à côté des voyages d’affaires (plusieurs nuitées), «les résidents luxembourgeois ont effectué 300 000 déplacements professionnels à l’étranger d’une seule journée». Un déplacement professionnel journalier coûte en moyenne 200 euros par personne, ce qui a représenté en 2014, 59 millions d’euros.
Jeremy Zabatta