La fédération française n’a pas voulu clairement se prononcer, mercredi à Jakarta, sur l’avenir du sélectionneur Vincent Collet après la débâcle du Mondial, à un an des JO de Paris.
Outre l’avenir du sélectionneur, les cas de Thomas Heurtel et Joel Embiid demeurent aussi en suspens. «Le débat se pose aujourd’hui» quant à un éventuel rappel du meneur de jeu, non sélectionnable en équipe de France depuis qu’il a rejoint le Zenit Saint-Pétersbourg, a déclaré Boris Diaw. En compagnie du président de la fédération, Jean-Pierre Siutat, lors d’un point-presse au lendemain du dernier match de poule, remporté difficilement et pour l’honneur contre le Liban (85-79), le manager général des Bleus a également évoqué le dossier Embiid, à «régler rapidement».
«Aucune décision prise» pour Collet
Sous contrat jusqu’au terme des JO-2024, Vincent Collet pourrait-il quitter prématurément son poste, qu’il occupe depuis 2009, après le fiasco indonésien? Siutat et Diaw ont laissé cette question en suspens : «Pour l’instant, il n’y a aucune décision de prise sur personne, Vincent Collet y compris», a déclaré Diaw. Relancé, il a répondu : «On est tous remis en question, on peut tous être remis en question, n’importe quelle personne du staff, chaque année, on a toujours fonctionné comme ça. Mais, à l’heure actuelle, ce n’est pas le cas.» «Cela fait partie du dossier à ouvrir et clore le 10 octobre. On va tout regarder» a affirmé, pour sa part, Siutat.
La fédération s’est donné rendez-vous le 10 octobre pour tirer les conclusions du bilan estival des équipes de France – les Bleues ont terminé troisièmes de l’Euro en juin alors qu’elles visaient aussi clairement le titre : «On ne mettra pas la poussière sous le tapis», a assuré le président.
Le dossier Heurtel rouvert
D’ici le 10 octobre, il «discutera certainement avec le gouvernement» du cas Heurtel, qui a rejoint la Russie à l’automne 2022, à l’encontre des règles édictées par la fédération et d’une charte qu’il avait lui-même signée. Un éventuel rappel du meneur, de nouveau souhaité par le capitaine Nicolas Batum dimanche après l’élimination, est ainsi mis sur la table alors que les Bleus ont affiché pendant la compétition des carences à ce poste essentiel : «C’est un débat qui se pose aujourd’hui et qui ne s’est pas forcément posé avant», a souligné Diaw, estimant que cette question était la conséquence «des résultats qu’on a faits (et) du fait qu’au poste de meneur de jeu, Frank (Ntilikina) s’est blessé pendant la préparation».
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a affirmé mardi sur RTL qu’il n’était «pas question» de remettre en cause les règles concernant les joueurs évoluant en Russie. Elles sont «sont dictées par la volonté que nous avons, au niveau du ministère, mais aussi au niveau du Quai d’Orsay, au niveau de la fédération, de protéger la sécurité des athlètes, d’avoir une forme d’éthique et de cohérence», a-t-elle ajouté.
«On ne nous a rien imposé», a affirmé Jean-Pierre Siutat, interrogé sur d’éventuelles directives venant du ministère des Sports. Si le hockeyeur Stéphane Da Costa est privé d’équipe de France car il évolue en Russie, à l’Automobilist Iekaterinbourg, le volleyeur Jenia Grebennikov dispute quant à lui depuis hier l’Euro alors qu’il joue à Saint-Pétersbourg.
«On n’attendra pas juin» pour Embiid
Diaw et Siutat ont par ailleurs indiqué qu’ils souhaitaient «régler rapidement» le dossier Joel Embiid, serpent de mer depuis deux ans. Le pivot camerounais de Philadelphie, meilleur joueur de la saison NBA écoulée, n’a toujours pas indiqué s’il souhaitait porter le maillot de la France, dont il a récemment acquis la nationalité. Il a également obtenu un passeport américain : «Il est clair que d’ici la fin de l’été, il va falloir pouvoir se positionner (…) on n’attendra pas juin» 2024, a déclaré Diaw, pensant qu’Embiid n’a «toujours pas» décidé s’il allait jouer pour une sélection nationale (France, États-Unis ou même Cameroun).