Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La Ville de Luxembourg annonce la mise à disposition de quatre parcelles dédiées à l’habitat participatif à Merl, Hollerich et Neudorf/Weimershof. En groupe, les candidats devront proposer un projet de vie collectif pour espérer être sélectionnés.
En manque de logements abordables, la Ville de Luxembourg souhaite diversifier l’offre sur son territoire afin de s’adapter à tous les types de publics et à différents modes de vie. Ainsi la bourgmestre annonce-t-elle le lancement de quatre nouveaux projets dans les quartiers de Merl, Hollerich et Neudorf/Weimershof, tous dédiés à l’habitat participatif. Le concept : des personnes s’associent autour d’un projet immobilier commun, guidées par une même vision de la vie en collectivité. Ensemble, elles achètent un terrain et prennent ensuite une part active à l’élaboration et à la conception de l’immeuble, suivant leurs propres idées et besoins.
En 2017, la Ville avait déjà lancé deux projets sur ce modèle, l’un à Bonnevoie, l’autre à Belair. Si le premier s’est déroulé sans encombre et permet aujourd’hui à trois familles de profiter pleinement de leurs appartements et espaces partagés, le second, composés de sept logements et d’une cellule commerciale, a été marqué par une série d’obstacles – des changements au sein du groupe de départ et un recours de la part du voisinage – qui ont considérablement ralenti les choses. Si bien qu’à ce jour, l’immeuble n’est toujours pas réalisé.
À la suite de cette première expérience mitigée, la commune ne se décourage pas et se dit déterminée à poursuivre sur cette voie de l’habitat innovant. Cette fois, ce sont pas moins de quatre parcelles qui sont proposées, représentant un total de 20 à 27 logements potentiels : au 4 rue de la Barrière à Merl, sept à neuf logements pourraient voir le jour, entre six et huit au 39 rue Giselbert à Hollerich, quatre au maximum au 68 rue Baudouin juste à côté, et entre quatre et six au 73 rue du Kiem à Neudorf/Weimershof.
Deux possibilités pour les candidats : ils pourront décider d’acquérir le terrain de la commune via une vente classique (les prix varient de 1,3 à 3,8 millions d’euros en fonction de la taille du terrain et de sa localisation) ou alors ils pourront opter pour un droit d’emphytéose sur 99 ans avec redevance annuelle indexée à régler à la Ville de Luxembourg (entre 11 700 et 32 800 euros selon la parcelle concernée).
Pour être éligible, il ne faut pas être déjà propriétaire, emphytéote ou usufruitier d’une résidence ou d’un terrain constructible. Et le logement devra servir d’habitation principale, la mise en location étant totalement exclue. Les groupes seront sélectionnés à travers un appel à candidatures, sur base de dossiers détaillés décrivant le projet de vie collective des ménages concernés, la stratégie d’organisation prévue pour faire avancer le projet ou encore la faisabilité financière.
Solidarité et économies à la clé
Pour faciliter les rencontres entre les différentes personnes intéressées et les informer sur les démarches à accomplir, une série de trois ateliers sont prévus en soirée les 20 et 28 septembre et le 4 octobre (inscription obligatoire). Les équipes de la Ville seront disponibles pour accompagner les groupements, ainsi qu’un conseiller, à la fois architecte de métier et lui-même résident au sein d’une communauté d’habitat participatif.
Ce système avantageux permet de bénéficier d’un prix inférieur à celui du marché, avec une réduction des frais généraux constatée de l’ordre de 15 à 20 % : une bonne alternative en pleine crise du logement. Mais il nécessite aussi un réel attrait pour la vie en communauté et aussi du temps pour s’impliquer dans les différentes étapes du projet, puis dans les activités quotidiennes de l’immeuble. Le modèle prône en effet la solidarité et les liens durables entre voisins, composantes essentielles de l’habitat participatif.
Toutes les modalités de participation, les tarifs, ainsi que le cahier des charges détaillé des quatre projets sont d’ores et déjà consultables en ligne sur le site web suivant. Les dossiers devront être remis à la commune au plus tard le 12 janvier 2024.
