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[Football] Mogni, l’ailier avant-centre qui booste la Jeunesse


Mogni et la Jeunesse passent devant Stelvio et Mondercange dans les dernières minutes. Photo : jeff lahr/tageblatt

La Vieille Dame voulait développer de nouveau des ambitions offensives. Elle doit pourtant confier son poste d’avant-centre à… un ailier. Mais qui fait bien le job !

La saison passée, la Jeunesse s’en est sortie avec la… neuvième attaque de l’élite. Derrière Wiltz qui venait de perdre Ibrahimovic et Osmanovic et Rosport, qui avait vu Soladio le quitter. C’est dire.

Alors quand la quasi-intégralité de son recrutement estival a tourné autour du secteur offensif et que Marc Thomé en a fait sa priorité de refondation (avec notamment le départ de Demba Seck et l’arrivée de Toni Luisi), le rendement offensif de cette Vieille Dame en passe de redevenir ambitieuse en attaque est devenu l’un des sujets de prédilection de tous les suiveurs de la BGL Ligue. Parce que les profils annonçaient du virevoltant mais qu’il y manquait un point d’appui.

D’ailleurs, quand Luisi s’est blessé légèrement avant même le coup d’envoi de la saison et que son staff a été obligé de se réorganiser en catastrophe sans son meilleur buteur des amicaux (7 réalisations), il a fallu qu’Ahmed Mogni s’y colle, à l’axe. Et le choix effectué en catastrophe n’était pas si mauvais puisque le Comorien a déjà planté deux fois cette saison.

Mogni, qui a déjà évolué en Ligue 2 (au Paris FC) et maîtrise donc de principe l’art de la communication, prend à peine des pincettes pour dire quand même, qu’entre les Bianconeri de cette saison et ceux de la saison passée, devant, il n’y a pas photo : «On a recruté des joueurs de ballon, qui sont vraiment très propres. J’aime jouer avec eux. C’est clair que le jeu sera plus intéressant, même si le système n’a pas vraiment changé. Et on a beaucoup de finisseurs cette année! Quand la mayonnaise aura bien pris… et on n’en est plus très loin…».

Dès mars, il va sillonner l’Afrique

Il fut un temps, cet été, où l’avenir de l’attaquant semblait s’écrire à l’étranger. Avec qui Thomé aurait-il joué en pointe en cas de départ, puisque Seck a plié les gaules pour Pétange? La question ne se pose plus. Et Mogni s’est installé à la Frontière, avec des objectifs chiffrés très concrets, qui passent «de 10 à 15 buts, en fonction aussi de l’endroit sur le terrain où je joue,» inscrits sur la saison. Lors du dernier exercice, les deux meilleurs réalisateurs, Seck et Larrière, plafonnaient à… sept. C’est ambitieux parce que Mogni est censé réintégrer un couloir dès que Luisi sera retapé. Il lui repassera d’ailleurs le flambeau avec plaisir, parce qu’il sait que c’est dans l’ordre des choses et «qu’il fait très bien le n° 9, même en n’ayant pas un profil de grand gabarit. Ce n’est pas forcément nécessaire»… Il le prouve lui-même avec bonheur. Mais a priori, le «switch» n’est pas encore pour ce week-end puisque Luisi est encore bien trop juste pour reprendre la main. Au risque de voir Mogni s’installer encore un peu plus au poste…

Dans la foulée, et en espérant parvenir à garder ce rythme d’un but par match, Mogni commencera à penser, lentement, au match des éliminatoires de la CAN («même si on est déjà éliminés») contre la Zambie, début septembre. Mais c’est surtout à partir du mois de mars que la Vieille Dame aura à se préoccuper de ses allers-retours avec l’Afrique à grands coups de 12 heures d’avion, quand les Comores s’élanceront dans les éliminatoires du Mondial, groupe I, en compagnie du Mali, de Madagascar, du Tchad, de la Centrafrique et du Ghana. Avec la perspective d’avoir, pour la première fois de l’histoire, neuf qualifiés africains. Un autre challenge majeur. Presque autant que de rendre leur crédibilité offensive aux Bianconeri.