Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Dudelange a un plan remontada contre Gzira, après le 2-0 de l’aller en Conference League. Et un terrain qui accélère le jeu en fait partie.
Jamath Shoffner s’est transformé en météorologue ces dernières heures et il l’assure, il va pleuvoir suffisamment pour qu’il n’y ait pas besoin d’avoir recours à l’arrosage automatique du stade Jos-Nosbaum afin d’obtenir une pelouse comme il la souhaite, c’est-à-dire propice à la rapidité du jeu de ses joueurs. «La principale chose qu’on doit changer par rapport à l’aller, c’est le tempo sur lequel on joue. Il faut accélérer, c’est crucial contre une équipe en bloc bas avec dix joueurs derrière le ballon.» Et dans ces conditions, une bonne pluie, c’est un coup de pouce incomparable.
C’est à un match fou que le F91 se prépare. Remonter deux buts, aucun club luxembourgeois ne l’a jamais fait dans ce siècle. Pour autant, Shoffner ne prend pas ça comme un challenge invraisemblable : «Beaucoup de clubs dans l’histoire ont déjà remonté un tel score». Peut-être, oui, mais pas dans celle du Grand-Duché ! «Et c’est plus difficile à faire contre des équipes qui attendent et guettent les fautes», admet le technicien américain, qui n’y voit quand même aucune raison de parler d’exploit. L’équation n’est pas insoluble pour lui et son staff et il ne serait, selon son calcul, question que «de patience et d’efficacité». D’autant qu’au tour précédent, c’est sur la pelouse de St. Patrick’s, en Irlande, que ses gars sont parvenus à planter trois buts qui suffiraient à son bonheur ce soir. En 93 rencontres européennes, Dudelange est parvenu 26 fois à mettre deux buts ou plus. Cela fait plus de 25 % du temps. C’est donc loin d’être inenvisageable, historiquement parlant.
Quand Hadji marque, ses clubs ne perdent pas
Le F91 a le devoir d’y croire. Il s’est d’ailleurs entraîné aux tirs au but, hier. Comme il l’avait fait au tour précédent. Filip Bojic faisait-il partie des tireurs à avoir répété les gammes? Lui qui avait été touché au mollet la semaine passée et s’était contenté de vingt minutes en fin de partie devrait pouvoir être aligné et c’est tant mieux puisque son staff l’a érigé en «joueur très important» de ce match retour. Il devrait y tenir un rôle de chef de meute au même titre que le plus expérimenté de tous les joueurs que Shoffner alignera ce soir, Samir Hadji, qui fêtera sa 32e cape internationale et compte déjà six buts à son compteur personnel. Donnée intéressante : quand le grand avant-centre a scoré, en Coupe d’Europe, jamais son équipe n’a perdu. Elles se sont même imposées 66 % du temps. Encore une statistique à mettre au crédit de ce club engagé dans une course contre la montre.
Tout récemment, son directeur sportif, Manou Goergen, ne cachait pas que les centaines de milliers d’euros que rapporterait une qualification au 3e tour de la C4 (et le fait d’affronter le vainqueur du duel Viktoria Plzen – Drita) ne seraient pas du luxe pour Dudelange. Shoffner a désamorcé toute pression liée à la survie du club. Lui parle «d’opportunité», de volonté de «montrer quelque chose de beau». Et pour ça, du mauvais temps ne serait pas du luxe.
