La Chine, en proie à de récentes turbulences boursières, fait face à un défi « sans précédent » pour assurer sa stabilité financière et changer de modèle économique, a estimé mercredi le Fonds monétaire international (FMI).
« Les autorités chinoises sont confrontées à un défi sans précédent pour atteindre leur objectif d’adopter un nouveau modèle de croissance et un système financier davantage basé sur les lois du marché, et réduire les vulnérabilités héritées du précédent système », assure le FMI dans son rapport semestriel sur la stabilité financière publié à Lima, au Pérou, où se tient son assemblée générale.
Les autorités de Pékin veulent réorienter leur modèle économique vers une croissance plus modérée et tirée par la consommation et les services plus que par les grands projets d’infrastructure et les exportations de biens manufacturés à faible valeur ajoutée.
Selon le rapport du FMI, les banques chinoises doivent encore s’attaquer au défi grandissant de la détérioration des créances qu’elles détiennent sur fond « de faiblesses croissantes dans des domaines cruciaux du secteur privé ». Dans un scénario noir, les faillites d’entreprises pourraient augmenter en Chine, accentuant les tensions financières avec des implications pour une croissance qui marque déjà le pas, détaille le rapport.
Le ralentissement chinois a poussé le Fonds à abaisser mardi ses prévisions de croissance mondiale. Dans ce nouveau rapport, le FMI se montre globalement inquiet de la flambée de l’endettement dans les pays émergents et de son possible impact sur les finances publiques.
« Les banques ont des matelas de sécurité moins épais au moment où les créances douteuses s’apprêtent à augmenter au vu de la dégradation des bénéfices des entreprises et de la qualité de leurs actifs », assure le FMI. Les « pressions » sur les Etats pourraient s’intensifier s’ils étaient amenés à devoir « assumer » des pertes en venant au secours de leurs banques, assure le Fonds.
AFP/M.R.