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Fermetures de parkings à Metz : le Marché couvert dit « non »


Daniel Nicolas, président des commerçants du Marché couvert, a réussi à réunir, hier, ses membres, mais aussi des représentants des acteurs économiques locaux comme le président de la Fédération des commerçants de Metz, Alain Steinhoff. (Photo : RL)

C’ est une réunion de concertation, pas de révolte… » Président de l’association des commerçants du Marché couvert, Daniel Nicolas, dont la boucherie pèse 70 emplois sur 200 dans la grande halle messine, prévient : pour l’heure, pas de barouf. Même s’il est tôt, ce mardi matin, l’heure est à la discussion et à l’exposé des arguments contre le projet de fermeture des deux parkings aériens alentour : le parking Jean-Paul-II, encastré entre les deux ailes du marché, et le parking Saint-Étienne, dominé par la cathédrale du même nom.

Le carré Blondel

Ces deux aires de stationnement, de 110 places au total, le maire de Metz a annoncé début septembre qu’il voulait les débarrasser des voitures. Encombrantes et inesthétiques, elles salissent, selon lui, le carré Blondel.

Dessiné au XVIIIe siècle par l’architecte Jacques-François Blondel, cet ensemble, qui comprend la place d’Armes et le pourtour de la cathédrale, la Ville de Metz souhaiterait le voir inscrit un jour au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Des autos qui font taches

Les autos en surface faisant taches dans la candidature, Dominique Gros a proposé d’interdire leur stationnement en plein air et d’expérimenter leur stockage sous terre – notamment dans le parking de la cathédrale, 387 places pile sous le Marché couvert – au cours de l’été prochain et après une consultation des professionnels, tous métiers confondus, et des riverains.

Ni une ni deux, les commerçants du secteur, suivant l’adage N o parking, no business , ont protesté. Hier, à l’heure du laitier, Daniel Nicolas leur a fait un résumé de son entrevue sur la question avec le maire de Metz. Il y a une semaine, le mardi 29 septembre, « il nous a dit qu’il n’était pas contre les voitures , rapporte Daniel Nicolas. Il a été attentif à nos arguments. Et nous a dit qu’il nous comprenait. » Mais pas qu’il renonçait à son idée.

Parler d’avenir

« C’était un premier entretien , déroule le président des commerçants. D’autres suivront. Nous allons faire un travail de concertation. Une réunion de l’ensemble du commerce messin va être organisée. On va profiter de la problématique des parkings pour parler de l’avenir du centre-ville. On peut très bien imaginer des solutions pour le parking du Marché, à commencer par une limitation du temps de stationnement. »

Un dépôt à durée limitée – entre 45 minutes et 1 heure – qui éviterait, déjà, les voitures ventouses pointées du doigt par l’adjointe au commerce. Invitée au petit-déjeuner des lève-tôt, Patricia Sallusti ne s’est pas démontée face à certains commerçants un brin remontés : « On sait que, sur ces parkings, il y a 70 % de voitures qui ne bougent pas de la journée. Notre proposition s’intègre dans un projet de valorisation de la ville dans le cadre de la candidature Unesco. Il ne faut pas s’enferrer dans un discours de morosité. Il faut venir avec des solutions plutôt qu’avec des oppositions. » Sa dead-line : le mois de mars.

Défendre ses positions

D’ici là, les parties vont devoir gamberger pour défendre leurs positions afin d’aboutir à un compromis avant l’été. S’il ne veut pas entendre parler pour l’instant de classement Unesco – « Le maire nous a confié que cela pouvait prendre douze ans… » –, Daniel Nicolas se dit déjà prêt à distinguer parking du Marché couvert et parking Saint-Étienne. Deux parkings, deux options : « Nous allons réfléchir à la manière de gérer notre parking différemment. Il nous faut quelque chose de plus propre avec des durées limitées. »

Mais niet à la suppression. « Si on nous enlève ce parking, c’est fichu ! », tranche un marchand. À la louche, la baisse d’activité pourrait être de 30 % pour le Marché couvert et les boutiques périphériques : rue Ambroise-Thomas, En-Fournirue, rue du Palais… De quoi tourner sept fois le projet dans sa tête avant de le mettre en œuvre.

Thierry Fedrigo