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[Entretien] Sports auto : Bruckner en bout de course?


La Ford Fiesta de Gilles Bruckner devant celle de l'Allemande Ulrike Krafft, sur le circuit de Brno, en République tchèque, lors de la quatrième manche, début septembre. (Photo FIA)

Gilles Bruckner a prévu d’en finir avec la course automobile, à l’issue de la dernière manche ETCC de ce week-end à Pergusa, en Italie. Mais la saison galère qu’il a vécue pourrait changer ses plans.

Gilles Bruckner (Photo FIA)

Gilles Bruckner (Photo FIA)

Vous êtes sur le point de perdre votre titre en S1600, comment vivez-vous cela ?

Gilles Bruckner : Ce n’est pas agréable. Le problème, c’est la voiture. Je pensais prendre ma retraite, mais partir sur une saison comme ça, ce n’est pas terrible.

Pourquoi voulez-vous arrêter la course ?

C’est compliqué. J’ai 33 ans, je me dis qu’il est temps. J’ai envie de me consacrer à ma famille. Participer à d’autres courses de moindre envergure au Luxembourg, ça ne me dit plus rien. Quand tu as goûté à l’organisation en ETCC, tu n’arrives plus à te contenter des « petites » courses. Et puis, j’ai un bon mécanicien qui compte arrêter aussi. Avec la saison galère qu’on vient de vivre, j’ai l’impression qu’on arrive au bout de quelque chose.

Qu’est-ce qui vous a posé le plus de problèmes, cette saison ?

Quand tu démontes cinq fois ton moteur pour participer à deux, voire trois courses, c’est normal que tu te démotives. Aller dix fois à Cologne (NDLR : chez un motoriste) pour gagner trois chevaux, non… Ça demande beaucoup de travail pour pas grand-chose.

Pour en revenir au championnat et à cette dernière manche ce week-end à Pergusa, en Italie : vous voyez-vous terminer à cette troisième place du classement S1600, que vous occupez pour le moment ?

Non, comme les points y sont doublés, je pense justement que la deuxième place est encore possible (NDLR : les Allemands Niklas Mackschin, 112 points, et Ulrike Krafft, 76 pts, devancent Bruckner, 65 pts). Si on gagne une des deux courses, on peut terminer vice-champion. Honnêtement, j’avoue qu’on se demandait vraiment si ça valait le coup d’y aller, avant qu’on arrive à améliorer la voiture.

Ne vous sentez-vous pas seul au milieu des pilotes allemands ?

Cela ne me fait pas grand-chose. Mon mécanicien est allemand.

Avez-vous l’impression qu’au Luxembourg on s’intéresse à ce que vous faîtes ?

Il y a beaucoup de Luxembourgeois qui me connaissent, qui savent ce que je fais. La fédération (NDLR : l’Automobile Club Luxembourg) ? Je ne sais pas, je ne vois pas de réaction. Mais il y a tellement de pilotes à gauche et à droite, peut-être qu’ils n’ont pas le temps de suivre tout le monde…

Raphaël Ferber