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[Cyclisme] Kevin Geniets sur le Tour de France : «À un moment, ça va payer»


«Je vais continuer d’essayer d’aller devant et de tenter ma chance, pour exister. On n’est pas abattus.» (photo Anouk Flesch)

Kevin Geniets est souvent mis à contribution pour soutenir son leader David Gaudu, en difficulté samedi et qui s’est repris dimanche. Le Luxembourgeois de Groupama-FDJ reste optimiste.

L’arrivée dans les Alpes était attendue par Kevin Geniets. Aux arrivées d’étapes comme lors des départs, il peut dialoguer avec son amie venue le réconforter. Dimanche matin, aux Gets, son papa a pu lui glisser quelques mots, juste avant que le grand fiston ne parte signer la feuille de départ. L’ambiance pourrait être alourdie par la brusque baisse de régime de David Gaudu, le leader de l’équipe, qui répète, matin, midi et soir à qui veut l’entendre, qu’il donne le maximum.

Samedi, Gaudu a reconnu se trouver «au ras des pâquerettes sur ce Tour» et s’est trouvé «beaucoup moins bien que les autres», bien que ses valeurs restent identiques à celles de l’an passé. Le Breton a de nouveau été défaillant hier. Remorqué par les bretelles de son cuissard par Kevin Geniets, dimanche sur le col de la Croix Fry, David Gaudu a de nouveau puisé dans ses ressources pour finalement se reprendre sur l’ascension finale et remonter à la neuvième place du classement général. Le support de Kevin Geniets n’a pas été vain !

Comment vivez-vous ces étapes alpestres ?

Kevin Geniets : C’est difficile, les étapes sont vraiment dures et le rythme mené par l’équipe Jumbo-Visma est assez fou.

Le fait que David Gaudu soit en difficulté sur ce Tour augmente votre travail…

Notre niveau actuel ne suffit pas pour le moment pour faire un meilleur résultat au classement général. On a essayé de faire au mieux. Mais voilà, maintenant, le mieux serait peut-être de limiter la casse. Mais même prendre l’échappée, cela n’est pas facile. Thibaut (Pinot), qui a de bonnes jambes, a pris trente secondes samedi.

En soi, ma forme est très, très bonne. Mais cela ne suffit pas pour exister

Dans l’équipe, comment avez-vous vécu cela ? L’objectif du podium est devenu impossible, puis il fut question du top 10…

C’est le sport. Il faut avoir des objectifs, qui ne sont pas réalisables à chaque fois. Tous les jours, on fait de notre mieux. Par exemple, hier, en milieu d’étape, David n’était pas bien. Il s’est accroché mentalement, on donne tout. On reste dans le top 10.

De votre côté, comment vivez-vous votre rôle d’équipier ?

Bien, j’ai essayé de donner le meilleur tous ces derniers jours (NDLR : dimanche, il a de nouveau tenté, mais seul Thibaut Pinot y est parvenu). Samedi, j’ai crevé dès le départ et j’ai mis longtemps à rentrer. En soi, ma forme est très, très bonne. Mais cela ne suffit pas pour exister.

Votre travail reste le même que l’an passé ?

Oui, mon travail est toujours le même. Après, je vois que je bats des records de mes valeurs. Mais cela roule plus vite que l’an passé.

Cette nouvelle donne avec David Gaudu moins percutant que prévu vous laisse-t-elle des perspectives pour la suite de ce Tour ?

Cela fait déjà quelques jours que j’ai de la liberté. Il faut avoir de la chance aussi. Samedi, je n’en ai pas eu. La bataille que c’est pour prendre l’échappée (il soupire) ! Pour finalement ne prendre, comme pour la 14e étape, que quelques minutes, c’est dur…

Au-delà de l’étape de repos, ce lundi, comment envisagez-vous la suite ?

Je vais continuer à essayer d’aller devant et de tenter ma chance, pour exister. On n’est pas abattus. Même Thibaut (Pinot) essaie et essaie encore. À un moment, ça va payer. Mais pour le moment, on n’a pas encore eu cette réussite.