Un couple s’est déchiré devant sa fille pour une histoire de tromperie. Steve, qui pratique les sports de combat, est accusé d’avoir frappé Jennifer au point de lui faire perdre connaissance.
Jennifer secoue la tête de droite à gauche. Souvent. Elle hausse les épaules, prend de grandes inspirations. Son avocate, Me Sadler, lui pose une main apaisante sur l’épaule. La jeune femme bouillonne. À quelques mètres devant elle, à la barre de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, se tient Steve, le père de sa fille qu’elle accuse d’attouchements sur l’enfant. Mais ce n’est pas pour cette raison qu’ils se retrouvent face à la justice. La jeune femme aurait été victime de coups et blessures volontaires lors d’une dispute. Un rapport médical atteste de nombreux hématomes et éraflures.
«Quelque chose planait dans l’air quand je suis revenue le lendemain à midi», se souvient Jennifer. La veille au soir, le couple s’était disputé et elle était allée se réfugier chez ses parents, laissant Steve seul avec leur fille. Le lendemain, un lundi, elle est retournée au domicile chercher des papiers et y a trouvé Steve. Le ton est monté rapidement. «J’ai voulu lui montrer qu’il se moquait de moi en lui montrant des messages sur son téléphone. Comme j’avais son téléphone, il a pris mon sac à main et a menacé de le balancer par-dessus le balcon. Je le lui ai arraché des mains et j’ai essayé de partir», raconte-t-elle sans donner plus de précisions sur le contenu des messages en question.
De quoi rafraîchir la mémoire à son ancien compagnon qui, s’il reconnaît avoir frappé Jennifer, ne se souvient plus de tout. «J’avais trop bu», notera-t-il une fois son tour venu. «Il m’a attrapée par le cou et m’a plaquée contre la porte d’entrée du voisin», poursuit Jennifer. Son récit est décousu, mais on comprend que dans sa fuite, elle a trébuché dans les escaliers et que Steve aurait choisi ce moment pour lui administrer un coup de pied dans la tête. La jeune femme a réussi à quitter la maison avant de s’effondrer, inconsciente, dans la rue.
Un réquisitoire «sévère»
Steve reconnaît une gifle appuyée et indique que son ancienne compagne, avec laquelle il lui arrivait de pratiquer les sports de combat, n’aurait pas été en reste. La preuve, il se serait cassé un orteil, avance-t-il. La dispute aurait commencé parce qu’il aurait découvert l’infidélité de la jeune femme. «La petite jouait avec son smartphone qui n’arrêtait pas de s’illuminer», explique Steve. «J’ai vu qu’un homme n’arrêtait pas de lui envoyer des messages et essayait de la joindre.» N’ayant pas de smartphone, il n’aurait pas compris immédiatement ce qui se passait. Le contenu des messages aurait été sans équivoque, selon lui. Fou de rage, il aurait tiré son ancienne compagne du lit et lui aurait demandé de partir. Depuis, le couple est irréconciliable et le prévenu regrette que sa fille ait eu à assister à leur violente dispute.
«Le prévenu minimise les faits», a estimé la représentante du ministère public après avoir soulevé «des contradictions» entre leurs deux récits des faits. Et c’est finalement pour le témoignage de la victime présumée, corroboré par la fillette, qu’elle choisit de pencher. «Elle a dit que vous avez frappé sa maman à de nombreuses reprises. Je n’ai pas de raison de ne pas la croire», affirme la magistrate qui juge inacceptables les explications du prévenu ainsi que le fait d’avoir perdu son sang-froid devant l’enfant. Elle a requis une peine de 12 mois de prison à son encontre et ne s’est pas opposée à un sursis probatoire à condition que Steve suive un traitement contre la violence.
Un réquisitoire «sévère» pour Me Daniel Baulisch qui s’est dit «choqué». «Je m’attendais à tout, mais pas à un réquisitoire aussi sévère», a confié l’avocat. Son client n’aurait pas cherché à minimiser les faits, mais à les expliquer. «Steve était déçu» et «a pris la mauvaise décision». Depuis, il suit un programme anti-agressions, assure l’avocat qui prie le tribunal de prononcer une peine la plus basse possible ou une suspension du prononcé pour que Steve puisse conserver son emploi.
Invité à s’exprimer en dernier, le prévenu a assuré regretter d’avoir trop bu et avoir été violent. «Je n’ai pas supporté ce que j’ai découvert», avait-il affirmé. Attristé, il n’aurait pas réussi à dormir et aurait tenté de trouver du réconfort en buvant un nombre indéfini de bières.
Le prononcé est fixé au 13 juillet prochain.
Son client n’aurait pas cherché à minimiser les faits, mais à les !!!!!expliquer!!!! c’est une blague. aucune explication n’est valable quand on parle de violence et encore moins envers une femme … il a ce qu’il mérite et encore.