À 28 ans, Tammy Broers entre au conseil communal d’Esch-sur-Alzette sous le pavillon du Parti pirate avec l’envie de faire bouger les choses, notamment sur la sécurité et le logement.
C’est l’un des nouveaux visages du prochain conseil communal d’Esch-sur-Alzette. Les dernières élections, qui ont vu le LSAP et le CSV arriver au coude-à-coude, ont fait émerger quelques personnalités. Si certaines sont déjà connues, à l’instar de Meris Sehovic, le coprésident de déi gréng récemment élu dans la Métropole du fer, d’autres vont faire leurs premiers pas dans ce monde lors de cette mandature.
C’est le cas de Tammy Broers. Cette jeune pépiniériste de 28 ans permet au Parti pirate de siéger au conseil d’Esch pour la première fois. «Je suis rentrée dans le parti en 2017 au moment des élections précédentes pour lesquelles j’étais déjà candidate.» Ce sont les problèmes de sécurité et de logement, ainsi que la cause animale, qui l’ont décidée à s’engager. Pour cette deuxième tentative, c’est en qualité de tête de liste, aux côtés de Sam Vagnarelli, qu’elle a abordé le scrutin. «Mon oncle est aussi chez les pirates et m’a demandé si ça m’intéressait de mener la liste.» L’idée s’est rapidement imposée à elle comme une évidence. «J’ai dit « oui« tout de suite, je voulais le faire parce que le projet était intéressant.»
Logement et sécurité en ligne de mire
Face à une coalition à nouveau dirigée par le CSV de Georges Mischo, et composée des verts et du DP, la jeune élue veut amener un dialogue constructif avec la majorité. «Je suis ouverte à la discussion avec eux. On pourra travailler ensemble», assure-t-elle. En cas de désaccord, elle souhaite néanmoins proposer des alternatives. C’est évidemment sur la sécurité et le logement qu’elle fera le plus entendre sa voix.
«Ce sont les deux problèmes principaux à Esch.» Et deux questions intimement liées, d’après elle. «Le problème d’insécurité vient souvent de personnes à la rue qui n’ont pas de toit. On doit leur proposer une solution pour faire baisser la criminalité. Je connais des gens dans cette situation, cela n’a rien d’agréable pour eux.» Selon elle, malgré la présence de la Stëmm vun der Strooss, la commune doit trouver d’autres solutions pour aider les plus démunis à sortir de la rue.
Pour la nouvelle conseillère, celles-ci passeront obligatoirement par des logements plus abordables. «Pour une personne seule, un appartement, c’est trop cher, surtout avec un enfant», explique Tammy Broers, elle-même mère de famille. À Esch, comme partout où ils se sont présentés, les pirates souhaitent donc que les communes développent leur parc foncier constructible afin de mieux contrôler le marché face aux spéculations des promoteurs privés. Une mesure qui permettrait de proposer des logements à 10 euros le mètre carré.
Les pirates ont rencontré un joli succès lors de ces élections. Entrant dans de nombreux conseils communaux pour la première fois, notamment à Luxembourg, ils ont parfois obtenu d’excellents résultats comme à Pétange où quatre d’entre eux ont été élus. Pour Tammy Broers, ce sont les sujets qu’ils ont portés pendant la campagne qui ont parlé aux électeurs. Mais tout le monde ne voit pas d’un bon œil l’arrivée de ces nouvelles têtes, parmi lesquelles on retrouve aussi des membres de l’ADR. Comme les pirates, le parti nationaliste a réussi à s’implanter un peu plus à la suite de ce scrutin. Au soir des élections, Pim Knaff (DP) renvoyait d’ailleurs les deux formations dos-à-dos. «Les pirates sont moins radicaux que l’ADR, mais c’est la même chose en mauve.» Une critique injuste pour Tammy Broers. «C’est faux, nous, on veut juste travailler pour la commune et ses habitants. Si les gens nous demandent quelque chose, on regarde s’il y a une possibilité pour les aider. En tout cas, on va essayer.»