Auparavant déconsidéré, l’itinéraire cyclable a été repris en main ces dernières années par les collectivités locales et un organisme dédié, donnant un sens à ces centaines de kilomètres de berges et anciennes voies de halage qui sont désormais empruntées par des milliers de cyclistes chaque année. Si certaines parties ressemblent davantage à parcours VTT qu’une véritable véloroute en raison des blocages administratifs qui retardent les travaux, elles sont heureusement minoritaires.
Aux portes du Mâconnais et Beaujolais
Le secteur entre Mâcon et Lyon est la parfaite illustration de cette prise de conscience. Moins champêtre que la portion haute-saônoise et moins urbaine que la zone mosellane, la Voie Bleue parcourt la cité d’Alphonse de Lamartine sur les quais de Saône avant de traverser le Mâconnais puis le Beaujolais dans un écrin de verdure remarquable, tellement apprécié que certains riverains ont accepté de s’isoler pour s’installer au bord de la rivière au débit très lent et reposant.
Des aires de repos principales ou secondaires ont (ou vont) été aménagées afin d’offrir un temps de pause aux voyageurs. «La Voie Bleue possède l’avantage d’être plate et d’être en site propre sur 80 % de son parcours. Elle est donc accessible à tous» souligne Yoann Gauthiot, chargé de mission pour la véloroute. Les campings et commerces de proximité ont d’ailleurs compris cet engouement au vu de leur nombre qui jalonne le parcours.
Confluence à Lyon, terminus de l’itinéraire
La ville de Trévoux, ancienne cité médiévale dominée par un château fort, a par exemple aménagé une estacade pour les piétons au-dessus de la Saône, voisin de la piste cyclable. Plus bas sur le parcours, c’est une maison éclusière à Parcieux qui, autrefois chargée de la gestion d’un barrage et d’un port de plaisance, est sur le point d’être reconvertie en gîte d’étape et site culturel accueillant un espace musée et des concerts l’été.
Pour amorcer ce nouveau défi touristique, les collectivités réfléchissent également à mieux connecter la Voie Bleue aux villes situées sur son parcours, afin d’éviter que les vélos se retrouvent sur la même chaussée que les voitures.
L’arrivée sur Lyon passe ainsi par des voies aménagées spécialement pour les cycles notamment dans le quartier moderne de Confluence où le musée du même nom marque la fusion du Rhône et de la Saône en un seul lit ainsi que la fin de la Voie Bleue.