Des blindés aux mains de mercenaires sans foi ni loi de Wagner fonçant vers Moscou, des tranchées creusées à la va-vite aux portes de la capitale russe, des soldats de l’armée régulière prenant position et attendant cette horde sauvage lancée sur l’autoroute. Des scènes surréalistes ont eu lieu samedi. La créature qu’avait créée Vladimir Poutine s’est retournée contre lui, même si le patron de Wagner, Evgueni Prigojine, a juré ne pas vouloir s’en prendre au maître du Kremlin, mais uniquement au ministre de la Défense et aux chefs des armées. La Russie a basculé dans le chaos en quelques heures. Mais était-ce véritablement une surprise?
Vladimir Poutine se vante souvent d’être un amateur d’histoire. Il aurait dû relire quelques-uns de ses livres de chevet. Le dirigeant russe a décidé de renouer avec les valeurs impérialistes d’antan. Toutes les vieilles recettes sont utilisées : revendications pour agrandir son territoire, mainmise totale sur les rouages de l’État, violence politique sans nom pour faire taire les opposants et, surtout, la guerre pour légitimer son pouvoir. Le problème, c’est qu’un État impérialiste doit remporter justement les guerres qu’il entreprend pour alimenter artificiellement sa grandeur et susciter l’adhésion chez ses administrés. Sinon, gare à la désunion, aux critiques, à l’inquiétude de la population et aux défections de vos plus proches collaborateurs qui risquent de fomenter un coup d’État pour profiter de votre faiblesse. C’est ce qui semble être arrivé au maître du Kremlin.
Plus le peuple ukrainien résiste, se bat, plus il affaiblit Poutine dans son propre pays. Le président russe, après l’épisode invraisemblable de ce week-end, n’a plus cette aura d’homme fort tenant le pays d’une main de fer. Il a perdu la face. Qu’est-ce qui attend maintenant les Russes? Plus de répression? Une purge? De nouveaux affrontements entre chefs de guerre et pouvoir central? La prise de pouvoir d’un homme encore plus nationaliste et violent que l’actuel maître du Kremlin? La Russie semble au bord du gouffre malgré les images de propagandes inondant les réseaux sociaux.
un brin alarmiste l edito
tout est stopé
c’est une opé de comm