Alex Kirsch revient avec émotion sur son premier titre de champion national de course en ligne.
En passant la ligne d’arrivée, en tombant dans les bras de ses proches, de Sophie son épouse, de ses enfants qu’il hissera jusque sur le podium, Alex Kirsch (31 ans) a vécu une fin d’après-midi riche en émotions fortes. Il raconte…
Quel sentiment vous anime?
Alex Kirsch : C’est incroyable…
Si on reprend vos trois derniers jours de course, vous terminez deuxième de la dernière du Giro. Vous remportez mercredi le chrono de ces championnats nationaux. Et ce dimanche la course en ligne… Peut-on parler d’une éclosion tardive?
(Il rit puis s’étrangle de sanglots). C’est fou. J’avais beaucoup d’envie pour cette saison 2023 après avoir passé un cap la saison d’avant. J’étais souvent dans les premiers groupes sur les classiques. J’étais sélectionné pour le Tour. J’ai fait une bonne Vuelta. Je n’étais pas loin de remporter Paris-Tours en fin de saison. Je voulais vraiment concrétiser cette saison. Et finalement, cela s’est mal passé. J’ai été percuté par une voiture en janvier. Je suis tombé malade sur Paris-Nice. Je suis tombé lourdement sur le Tour des Flandres. J’étais dans une spirale négative. Mais je me suis toujours dit : continue, continue… Cela tournera. Finalement, je fais deuxième à Rome puis je gagne enfin deux courses de suite. Je vais pouvoir rouler un an avec ce maillot. Premièrement, cela me fait ma saison. Deuxièmement, cela montre qu’il faut continuer à travailler.
Bob (Jungels) et Kevin (Geniets) étaient super forts durant les premiers tours. Je pense qu’ils se sont retrouvés piégés
Ce titre a-t-il été difficile à remporter?
Oui, avec la chaleur, c’était difficile. Bob (Jungels) et Kevin (Geniets) étaient super forts durant les premiers tours. Je pense qu’ils se sont retrouvés piégés. Ils voulaient montrer leurs forces et j’en ai profité. C’est aussi cela, il y avait tellement d’émotion pour moi dans le dernier kilomètre. C’était comme un rêve. Tout s’est parfaitement mis en place. D’abord piéger Bob et Kevin. Rouler. Faire fatiguer mes compagnons d’échappée. Je me suis refroidi avec de l’eau pendant la course. Pas seulement gagner au sprint, mais finir seul, c’est incroyable.
À qui dédiez-vous ce succès?
À mon père (NDLR : Edmond, décédé, qui fut longtemps son plus fervent supporter).
Le Tour de France arrive samedi. Quels seront vos missions et objectifs pour votre deuxième participation?
On va rouler pour Mads (Pedersen) pour des étapes. Pour Mattias (Skjelmose) qui va découvrir la course au classement général sur un grand tour. Et Giulio Ciccone, qui est super fort cette saison, puisqu’il a gagné une étape sur le Dauphiné. Cela veut dire qu’on a plusieurs cartes et que j’aurai beaucoup de travail. Et si je peux tenter ma carte une fois, je le ferai…