Une nouvelle ère s’annonce en NBA, avec l’arrivée de l' »extra-terrestre » Victor Wembanyama, ainsi décrit par LeBron James lui-même, les San Antonio Spurs devant faire du prodige venu de France leur N.1 de la draft 2023, jeudi soir.
L’évènement annuel, diffusé sur la chaîne nationale ABC, se déroulera au Barclays Center de Brooklyn, à partir de 20h00 locales (0h00 GMT, 2h00 heure de Paris vendredi) et lancera la carrière de 58 « prospects » dans la plus prestigieuse ligue de basket du monde. Mais le phénomène de 19 ans captera l’attention de tous, comme aucun autre, car il est le plus grand espoir qu’on ait vu émerger, depuis… « LBJ » lui-même, il y a vingt ans.
« Je ne laisse pas tout ça me monter à la tête, parce que j’ai des attentes tellement élevées vis-à-vis de moi-même que je suis immunisé contre tous ces trucs », a assuré l’intéressé mercredi en conférence de presse, dans un anglais fluide.
La « Wembamania » s’est pourtant bien emparée de New York où il a atterri lundi en provenance de Paris, puisque des dizaines de fans l’attendaient à l’aéroport pour le filmer avec leur smartphones et lui faire signer des autographes. Et cela s’est poursuivi mardi, lorsqu’il a lancé la première balle d’un match de baseball des Yankees, ovationné par quelque 46.500 spectateurs présents.
Premier Français N.1
« Tout va si vite », a-t-il souri au milieu de ce tourbillon de sollicitations. Sa popularité est déjà immense, sans avoir même encore joué un seul match en NBA.
Sauf impensable retournement de situation, ce sera sous le maillot de San Antonio, qui a hérité du premier choix, lors de la loterie du 16 mai, et jettera son dévolu sur le pivot aux dimensions (2,24 m, 243 cm d’envergure) aussi hors normes que son talent semble sans limite.
Cette draft sera donc certainement une des moins indécises de l’histoire, mais plus encore, la plus attendue depuis celle de 2003 qui fit du « Chosen One » (l’élu) LeBron James le futur « King » de la NBA. Elle revêt aussi un caractère historique pour la France, car jamais un basketteur hexagonal n’aura été choisi si haut, au sommet de la pyramide des « prospects ».
A l’énoncé de son nom, viendra, comme le veut la tradition, le moment tant attendu de la poignée de main avec le patron de la ligue Adam Silver. Après quoi, Wembanyama vissera sur son crâne la casquette à l’effigie de l’éperon argenté qui sert de logo à la franchise texane, 22 ans après un certain Tony Parker, dont on sait l’immense trace qu’il a laissée dans l’histoire des Spurs avec quatre bagues de champions (2003, 2005, 2007, 2014) à la clé.
Débuts en Summer League
Mi-octobre quand débutera la saison, Victor, qui compte bien écrire sa propre histoire, verra le maillot N.9 de son glorieux aîné accroché au plafond de l’AT&T Center. De quoi l’inspirer à aller plus haut encore, car c’est ce qu’attendent de lui observateurs, fans, médias, partenaires, stars de la ligue, si les blessures – le plus grand danger pour un joueur de son gabarit – l’épargnent.
Ses premières minutes sous la tunique des Spurs auront néanmoins lieu plus tôt. « Je suis sûr que je vais jouer la Summer League » début juillet, a-t-il affirmé, sans préciser s’il prendrait part à celle de Sacramento (3 et 5 juillet), de Las Vegas (du 7 au 17 juillet), ou aux deux.
Une chose est sûre, Wembanyama ne jouera « sûrement pas tous les matches, parce que j’avais une longue saison avant, et que j’ai quelque chose après », a-t-il ajouté.
Ce « quelque chose », c’est la Coupe du monde de basket, qui se déroulera en Indonésie, où la France jouera ses matches de groupe, aux Philippines et au Japon, du 25 août au 10 septembre. « C’est toujours ma volonté » d’y participer, « j’attends de me mettre d’accord avec ma franchise ».
Mais d’ici-là, ce jeudi 22 juin 2023 constituera le premier jour du reste de sa vie. « Je vais avoir du mal à dormir cette nuit », a avoué « Wemby », malgré toute l’aisance avec laquelle il gère depuis de nombreux mois la folie l’entourant.