On se remémore les images d’un Claude Turmes dansant sur un podium au soir des législatives de 2018. Avec un bond à plus de 15 % des voix et le gain de trois sièges, déi gréng avaient non seulement signé un score historique, mais s’étaient également mués en sauveurs de la coalition tricolore sortante. Avec les pertes d’un siège par le DP et de trois mandats par le LSAP, la fine majorité acquise en 2013 ne tenait plus qu’à un fil. Mais avec le passage des verts de 6 à 9 mandats, combinés aux 12 et 10 sièges défendus respectivement par les libéraux et les socialistes, le gouvernement tricolore inédit a pu enchaîner un second mandat, soutenu par 31 députés.
Près de cinq ans plus tard, l’euphorie n’est plus au rendez-vous dans le camp de déi gréng. La déconvenue aux communales de dimanche constitue un dur retour sur terre pour un parti qui avait le vent en poupe depuis son entrée au collège échevinal de Luxembourg en 2005. Sa mise à l’écart en 2017 dans la capitale n’avait pas eu d’effet néfaste. Cette fois, les choses se corsent. La stabilisation des scores à Luxembourg et Walferdange est insuffisante pour faire oublier la déroute à Differdange, mais aussi les déceptions en série, notamment à Dudelange et Mamer. Le fait que le coprésident Meris Sehovic s’accroche au pouvoir à Esch-sur-Alzette, dans un contexte électoral particulier, pourrait aussi se transformer en boomerang.
Comment expliquer ce revers de taille ? «Peut-être parce que nous voulons trop bousculer leurs habitudes ?», s’est interrogée, mardi, dans nos colonnes Manon Schütz, la cotête de liste de déi gréng à Differdange. Les concurrents politiques – le CSV et l’ADR en tête – ne cessent de taper, non sans exagération, sur une politique «idéologique» imposée par un parti «prohibitif». Ils plaident pour une politique environnementale «réaliste». Protéger le climat, oui. Déranger les gens dans leur confort personnel, non. Mais agir ainsi est-il réaliste ?
Mettre sur «pause» la législation environnementale, comme l’a proposé le Premier ministre belge, n’est toutefois pas une option. Remettre en question la cadence affichée est plus recommandable. Vouloir tout changer en même temps (décarbonation, mobilité électrique, chauffage durable, etc.) a tendance à dépasser les gens. Se montrer plus pédagogue et adapter de manière pragmatique les aides étatiques sont, par contre, des pistes pour mieux négocier le virage écologique et énergétique, sans alternative viable. La popularité politique de déi gréng n’y change rien.
Les politiciens verts ont pris des décisions dont les conséquences pour les citoyens sont importantes et souvent très difficiles à affronter. Le véhicule électrique est l’exemple type à savoir coûteux et peu pratique pour les longs voyages et avec conséquence l’enrichissement de l’économie chinoise et la détérioration de l’économie européenne. La gestion de la crise covid fut aussi très coûteuse aux citoyens et aujourd’hui inflation galopante, le coût de la main d’œuvre des entreprises de construction qui a augmenté de plus de 50 % entre décembre 2021 et mars 2022 alors que l’indexe a augmenté de 5%. Aucune action politique contre ces dérapages !