Accueil | A la Une | Francofolies d’Esch : un démarrage intime et bouillant

Francofolies d’Esch : un démarrage intime et bouillant


Pour ouvrir le bal, un local de l’étape, Pleasing, trio qui a bénéficié des largesses des Francos-Fabrik, programme d'accompagnement et d'encadrement à la carte proposé par le festival. (Photo: Julien Garroy)

Les Francofolies 2023 ont débuté jeudi soir à la Kulturfabrik avec le groupe de metal Pleasing. Le trio luxembourgeois a ensuite laissé sa place à Miët puis au quatuor parisien The Psychotic Monks.

C’était une évidence : la première soirée des Francofolies 2023 «made in Esch» allait dénoter avec le reste de la programmation, qui s’étale jusqu’à dimanche. La Kulturfabrik, son parvis tranquille et sa petite salle ne ressemblent en rien à la vaste étendue du parc du Gaalgebierg. Et le trio invité jeudi assez loin, lui aussi, du gabarit des vedettes hexagonales du hip-hop, de la pop et de la chanson. Ce qui ne le rend pour autant pas moins intéressant. 

Pour ouvrir le bal, un local de l’étape, Pleasing, trio qui a bénéficié des largesses des Francos-Fabrik, programme d’accompagnement et d’encadrement à la carte proposé par le festival. Leur metal, tout en puissance et en mélancolie, et surtout bien plus mature, s’en est ressenti. Après la guitare, la basse, derrière laquelle se bouge Miët, musicienne inventive et plus si seule que ça, car accompagnée désormais d’un batteur. Suffisamment frappant pour souligner un rock aux emprunts «eighties» (pour les synthétiseurs) et industriel (pour l’ambiance de fond). Efficace.

Clou du spectacle (et ça n’a rien d’une formule), The Psychotic Monks, quatuor parisien qui traine derrière lui la réputation d’être l’un des tout meilleurs groupes à voir en live. Statut confirmé haut la main après un set démoniaque fait de sons atonaux, d’obscurs bruits, de rythmes heurtés, de machines et de guitares brutales, avec quelques intermèdes (perchés) pour souffler. Une expérience musicale énergique, physique même, portée par quatre démons diablement vigoureux et résolument habités (pour ne pas dire théâtraux). C’est certain, la déferlante ne peut pas plaire à tout le monde, mais elle annonce au moins une chose : le soleil est bas, la bière est fraîche, et surtout, la piste est désormais chaude !