Accueil | A la Une | Semaine de quatre jours au Luxembourg : plus de la moitié des managers « n’y croient pas »

Semaine de quatre jours au Luxembourg : plus de la moitié des managers « n’y croient pas »


Désormais, pour les salariés, bénéficier du télétravail est aussi important que le salaire. (photo jobs.lu)

La plateforme de recrutement luxembourgeoise Jobs.lu a interrogé 830 employés et managers actifs du pays sur le futur du travail. Il ressort de ce sondage que plus d’un manager sur deux ne croit pas à la semaine de quatre jours comme modèle d’organisation.

Controversée dès 2020 par les entreprises en Allemagne, entrée en 2022 dans la loi en Belgique, expérimentée dans plusieurs pays européens… la semaine de quatre jours est présentée tour à tour comme un remède au chômage de masse ou un risque pour la production. Au Luxembourg, le débat sur la réduction du temps de travail existe aussi – avec des joutes très animées entre le ministre du Travail, Georges Engel, et l’Union des entreprises luxembourgeoises.

S’il semble qu’une telle mesure améliorerait la qualité de vie de certains salariés, il est vraisemblable qu’elle permettrait aussi de maintenir l’attractivité du pays. La plateforme Jobs.lu apporte ce mardi les résultats d’un sondage qu’elle a mené entre le 29 mars et le 27 avril sur le futur du travail et dont l’un des chapitres portait sur la semaine de quatre jours.

Sans surprise, si les salariés sont en demande de plus de flexibilité, les managers, eux, ne paraissent pas convaincus par la semaine de quatre jours en tant que modèle d’organisation du travail. «L’idée de rassembler le volume horaire de travail sur quatre jours afin de profiter d’un jour de repos supplémentaire ne semble pas faire l’unanimité auprès des dirigeants», affirme Arthur Meulman, General Manager de Jobs.lu. Au total, 55 % des managers ayant pris part à l’enquête assurent être en désaccord avec l’affirmation que «la semaine de quatre jours est le modèle du futur de notre entreprise».

Le bien-être au travail, autre souhait des salariés

«Ce modèle, testé dans d’autres pays, peine à convaincre, poursuit Arthur Meulman. S’il faut entendre et pouvoir répondre aux attentes des salariés, demandeurs d’une plus grande flexibilité, l’enjeu est avant tout de pouvoir leur assurer un meilleur équilibre au quotidien entre vie professionnelle et vie familiale, entre travail et plaisir, en évitant les sources de pression. À ce titre, de plus longues journées de travail, au-delà des problèmes organisationnels que cela soulève, pourraient être source de stress.»

Pas moins de 75 % des salariés interrogés souhaitent effectivement une organisation du travail plus flexible. Et pour rester dans une entreprise ou envisager de venir y travailler, le télétravail est désormais aussi important que le salaire. Une exigence que les managers semblent avoir compris puisque 76% des entreprises interrogées auraient en effet pris des mesures visant à flexibiliser l’organisation du travail, 6 % envisagent de le faire. Et 77 % d’entre elles autorisent le télétravail tandis que 4% envisagent de le mettre en place.

«S’ils veulent continuer à attirer des talents, dans un marché où les profils qualifiés sont très recherchés, les employeurs doivent comprendre leurs attentes et pouvoir s’adapter en fonction, explique encore Arthur Meulman. Les salariés, au-delà du salaire, souhaitent profiter d’un environnement de travail où ils se sentent bien, en confiance, davantage centré sur l’humain.»

Parmi les avantages que souhaitent les salariés vis-à-vis de leur employeur, 60% d’entre eux évoquent la possibilité de travailler à distance, 54 % voudraient qu’une attention plus grande soit portée à leur santé psychologique, 51 % avancent une augmentation des salaires et 42 % souhaitent de meilleurs soins de santé.

D’ailleurs, autour des enjeux de santé et de bien-être psychologique au travail, il reste encore beaucoup à faire. Soixante pour cent des managers déclarent en effet que rien n’est mis en place en la matière au sein de leur entreprise.