Les dirigeants du G7 réunis à Hiroshima se sont recueillis vendredi matin devant des lieux commémorant l’horreur de la destruction atomique subie par cette ville japonaise en 1945, mais cette visite ne devait pas entraîner d’avancées significatives sur le désarmement nucléaire.
Sous une pluie battante, les chefs d’État et de gouvernement des sept plus grandes démocraties industrialisées, dont plusieurs puissances nucléaires, ont été accueillis un par un au Parc du mémorial de la paix de Hiroshima par le Premier ministre japonais Fumio Kishida.
Le dirigeant nippon, accompagné par son épouse qui portait une broche dorée représentant une grue en papier plié (origami), un symbole international de la paix, veut mettre le désarmement nucléaire à l’ordre du jour du sommet ouvert vendredi.
Kishida, dont les racines politiques et familiales sont à Hiroshima, y avait déjà accueilli en 2016 le président américain Barack Obama pour une visite historique, quand il était le ministre japonais des Affaires étrangères.
Il espère voir approuvé son « plan d’action pour Hiroshima », dévoilé en 2022 et préconisant notamment un nouvel engagement à ne pas utiliser d’armes nucléaires, la transparence sur les stocks et de nouvelles réductions des arsenaux.
Les dirigeants du G7, dont les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron, ont déposé des gerbes vendredi devant le cénotaphe à la mémoire des quelque 140.000 personnes tuées par la bombe atomique américaine du 6 août 1945, et ont visité le musée du Mémorial de la paix, témoignant de l’horreur du bombardement atomique.
Ce moment de recueillement devrait cependant rester symbolique alors que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France possèdent des milliers d’ogives nucléaires, et que les autres membres du G7, dont le Japon, sont couverts par le « parapluie nucléaire » américain.
Les espoirs d’avancées dans le désarmement sont encore amincis par le contexte de tensions accrues avec d’autres puissances nucléaires que sont la Russie, la Corée du Nord et la Chine.
Masao Ito, un survivant de la bombe atomique de 82 ans interrogé lundi à Hiroshima, veut mettre en garde les dirigeants du G7 : « Si vous possédez des armes nucléaires, vous pouvez être tentés de les utiliser, et des accidents peuvent se produire. Il est tout simplement préférable de ne pas en avoir », a-t-il dit.
Et d’ajouter : « Tant qu’il y aura des armes nucléaires dans le monde, il est possible que votre ville devienne comme Hiroshima. Êtes-vous prêts à l’accepter ? »