Le rapport sur la compétitivité mondiale 2015/2016 établi par le Forum économique mondial (WEF) place le Luxembourg au 20e rang. Révélée mercredi à Genève, l’étude du WEF a été réalisée auprès de 14 000 chefs d’entreprise dans 140 pays et donne un classement mondial des pays les plus compétitifs. Le Luxembourg a perdu une place par rapport à la période antérieure.
Le rapport sur la compétitivité mondiale du Forum économique mondial se base sur douze piliers considérés comme des indicateurs de la compétitivité. Les piliers en question sont, notamment, les institutions, les infrastructures, l’environnement macroéconomique, la santé et l’éducation primaire, l’efficacité du marché du travail, le développement des marchés financiers et l’innovation.
La Chambre de commerce a coordonné le volet luxembourgeois du rapport. Elle indique que le Luxembourg a perdu une place par rapport à l’année 2014, pour se retrouver au 20 e rang mondial. Une position «insatisfaisante» pour elle, compte tenu du «niveau de performance que notre économie doit avoir pour maintenir durablement le haut niveau de qualité de vie et la générosité sociale à laquelle les habitants du pays se sont habitués».
D’après la Chambre, le Luxembourg doit «s’investir davantage s’il veut maintenir, à l’avenir, sa place dans le top 20 des pays les plus compétitifs». Voire ambitionner d’atteindre le top 10, sans «pour autant délaisser les entreprises des secteurs traditionnels» et les PME qui représentent la colonne vertébrale de l’économie luxembourgeoise.
Pour la septième année consécutive, la Suisse occupe le premier rang de ce classement, suivie par Singapour et les États-Unis, un tiercé gagnant inchangé par rapport à l’édition précédente. «La Suisse bénéficie d’un marché du travail très flexible, Singapour a de bonnes infrastructures» et les États-Unis bénéficient d’un très gros marché intérieur et de bonnes performances dans l’innovation, a déclaré Margareta Drzeniek-Hanouz, chef-économiste au WEF, en présentant ce rapport à la presse.
L’économiste a cependant relevé que les gains en productivité, constatés ces dernières années, ont commencé à ralentir. En outre, «il y a beaucoup de risques géopolitiques actuellement», a-t-elle relevé.
Parmi les surprises du classement 2015/2016 figure la forte chute du Brésil, qui passe de la 57 e place à la 75 e . Les principales raisons avancées par le WEF sont «le taux d’imposition, les restrictions au marché du travail et la corruption». La Chine, qui maintient son 28e rang, devrait faire plus sur le plan de l’innovation, indique encore le WEF.
L’Allemagne en tête dans l’UE
Concernant la France qui se trouve désormais à la 22 e place, ses atouts sont ses infrastructures, la taille de son marché et la maturité technologique. En revanche, les experts interrogés par le WEF pointent des règles restrictives sur le marché du travail, le taux d’imposition et la complexité des règles fiscales comme étant les principaux freins de la France à la compétitivité.
L’Allemagne devient cette année le pays de l’Union européenne le plus compétitif, détrônant la Finlande. Au niveau mondial, elle occupe désormais le 4 e rang, après le 5 e rang l’année dernière.
Elle est talonnée par les Pays-Bas, le Japon, Hong Kong, la Finlande, la Suède et le Royaume-Uni (10 e rang). Concernant l’Europe, le WEF relève que « l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la France ont fait des avancées significatives pour booster la compétitivité ».
Dans les pays émergents, le WEF salue la performance de l’Inde qui, après cinq années de déclin, a gagné 16 places et occupe le 55 e rang du classement. L’Afrique du Sud fait à nouveau partie du top 50 et occupe le 49 e rang, gagnant sept places. Dans les pays émergents, la Chine reste le pays le plus compétitif.
En Amérique latine, la fin de la hausse des prix des matières premières a eu des répercussions dans toute la région. Le Chili est le pays le plus compétitif de la région (35 e rang), suivi par le Panama et le Costa Rica.
Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, la palme est détenue par le Qatar (14 e rang), devant les Émirats (17 e rang). En Afrique sub-saharienne, où la croissance s’élève à près de 5%, la compétitivité et la productivité «restent basses».
Aude Forestier