À la différence de ses voisins, le Luxembourg préfère agir à froid et avec du recul.
Face à l’ampleur de «l’affaire Volkswagen» et du flou qui entoure les détails concernant le nombre de voitures incriminées, les normes respectées ou non et les défaillances des contrôles, peu d’organes au Luxembourg ont pris la parole. Pourtant, la marque allemande est celle qui se vend le plus au Grand-Duché.
Au niveau du ministère du Développement durable et des Infrastructures (en charge du Transport), il y a eu, pour le moment, «des échanges avec le gouvernement en vue d’une position dans cette affaire qui soit coordonnée et tienne techniquement et juridiquement la route». Le Luxembourg est moins virulent (ou plus prudent) que ses voisins qui ont, dès les premiers jours, demandé l’ouverture d’enquêtes et pris des mesures comme l’interdiction des véhicules en question, ou encore émis la volonté d’éradiquer les moteurs diesels de certaines villes à l’horizon 2025. Même chose du côté du parti politique dei gréng qui, s’il regrette cette affaire et la considère comme importante, n’a guère pris de position publique forte.
Le sujet sur la table
Le parti écolo luxembourgeois, joint par nos soins, a souligné «l’importance des solutions alternatives pour lutter contre la pollution automobile, comme la mobilité douce, le car sharing et le développement des transports en commun».
Au niveau européen, les ministres de l’Économie, dont Étienne Schneider, aborderont, aujourd’hui et pour la première fois à ce niveau politique, le sujet lors d’un déjeuner informel à Luxembourg du Conseil de la compétitivité dans le cadre de la présidence européenne de l’Union européenne. «Présidé par le vice-Premier ministre, ministre de l’Économie, Étienne Schneider, le Conseil compétitivité s’achèvera par un déjeuner et le thème de la réforme du système d’échange de quotas d’émission de l’UE sera mis sur la table», a souligné le ministère, avant de préciser par le biais d’un communiqué que «la deuxième partie du déjeuner sera consacrée aux récents évènements concernant les contrôles des émissions qui ébranlent actuellement tout le secteur automobile». Pour être complet, le ministère du Développement durable et des Infrastructures a précisé que, «depuis un certain temps déjà, et indépendamment de l’affaire VW, un groupe de travail de la Commission européenne est en train de discuter des adaptations au niveau des tests des voitures, afin de rendre les résultats plus réalistes, et attendons des résultats de ce groupe de travail pour la fin de l’année».
Pour l’Automobile Club Luxembourg (ACL), «l’affaire Volkswagen ne fait que démontrer à quel point il est urgent que l’UE impose aux constructeurs des tests qui sont plus proches des conditions réelles. Pour fournir au consommateur une information réaliste et compréhensible, bien sûr, sur le produit qu’il choisit, mais aussi sur la consommation du véhicule où, nous le savons, les disparités entre les valeurs des tests et la réalité sont importantes. Nous soutenons pour cela les actions de notre fédération, la FIA, auprès de l’UE pour l’introduction de nouveaux protocoles de test.»
Jeremy Zabatta