Mondorf affronte la Jeunesse ce vendredi soir en avance sur tout le monde. Et surtout sur Mersch, son adversaire en Coupe, mercredi. Qui aura 48 heures de récup en moins.
C’est un sujet de conversation très à la mode depuis trois semaines : l’inégalité des chances dans certains matches de Coupe et le fait que des clubs puissent se retrouver prisonniers d’un système qui les pousse à s’organiser eux-mêmes… ou à subir. Pour de plus en plus de clubs, si la FLF refuse de revoir son démentiel calendrier de printemps, alors elle devrait imposer des dates de championnat précises à tous les qualifiés de la Coupe. C’est-à-dire les samedis.
Certaines dents avaient déjà grincé ces derniers temps? Mersch a lui carrément dû se déboîter la mâchoire en regardant le programme. Le surprenant Petit Poucet jouera sa demi-finale mercredi contre un Mondorf déjà forcément favori mais qui en plus aura droit à 48 heures de récupération supplémentaires. Un luxe absolu alors que les demi-finalistes de Coupe vont jouer leur troisième semaine anglaise en un mois. Le finaliste de l’édition 2016 joue en effet dès ce vendredi soir un match sans intérêt à la Frontière contre une Jeunesse qui a tout de suite accepté d’avancer sa rencontre de la 28e journée de DN. Pour éviter que les chances se retrouvent encore un peu plus déséquilibrées, Mersch a logiquement essayé de faire pareil mais, dixit son coach, Mikhaïl Zaritski, «Medernach a refusé ! C’est une chance pour Mondorf, un vrai gros avantage. Parce qu’on a quand même joué neuf matches en cinq semaines ! C’est trop !».
Alors non, l’objectif impérieux de Mersch n’est pas d’être au stade de Luxembourg le 26 mai, mais plutôt d’être à la reprise du championnat de DN début août. Il n’empêche, le deux poids, deux mesures finit par devenir très contrariant, voire limite agaçant. Même pour un Pedro Resende dont la Jeunesse n’a plus d’intérêt dans l’affaire et qui s’est juste montrée conciliante en acceptant la requête de son hôte d’avancer son match de deux jours : «Vous savez, si même les pros parlent de l’importance des jours de récupération supplémentaires malgré tous les moyens dont eux disposent pour, justement, bien récupérer, c’est qu’en fin de saison, c’est crucial. Ici, certaines situations sont vraiment bizarres.»
Qu’on soit à la merci des clubs pas aimables, c’est incroyable
Poser la question à Manuel Correia, un coach servi sur un plateau pour gérer ses troupes au mieux, ce n’est pas l’agacer. C’est au contraire lui offrir l’occasion de s’exprimer sur le sujet. Et même s’il sera avantagé sur sa demi-finale, on dirait qu’il n’attendait que le moment de ruer dans les brancards : «Bon, ce laps de temps supplémentaire, c’est surtout utile pour avoir une opportunité de récupérer un éventuel joueur blessé. Pour une entorse par exemple. Mais je comprends qu’on se pose la question de l’équité et à tous les clubs qui ont dû faire comme Mersch, jouer à la date prévue parce qu’ils n’ont pas pu décaler, j’ai envie de dire : « Dans une saison, on se voit toujours deux fois« .
Moi, j’ai essuyé un refus d’un seul club à la phase aller. Et comme par hasard, au retour, ce sont eux qui voulaient changer. On leur a répondu comme ils avaient fait à l’aller : non… Mais il n’y a qu’au Luxembourg qu’on voit ces bizarreries ! Qu’on soit à la merci de clubs pas aimables, c’est incroyable. C’est à se demander s’il y a des gens de football à la fédération. C’est comme l’idée d’une finale un vendredi soir à 20 h. Ou qu’on organise la finale de la Coupe du Prince un 1er mai alors que ces gamins vont à l’école le lendemain au lieu de leur faire faire le lever de rideau de la finale de la Coupe, dans le grand stade, et de cumuler les affluences pour un grand et bel après-midi de football. Je ne comprends pas !»
Fin mai, il n’y aura pas de juniors en ouverture de la finale de Coupe. Et on attend encore de savoir si Mondorf y sera, fort de ses 48 heures de plus, alors que Mersch va prendre un grand coup de pression en pleine face puisqu’il doit absolument profiter du choc Schifflange – Bettembourg pour faire un pas vers la BGL Ligue. Avec le devoir d’aligner son équipe type. De ne reposer personne, donc. Pendant que Correia a lui tout le loisir de gérer comme il le veut. Et surtout un Benamra buteur et double passeur contre Wiltz et qui «connaît actuellement son pic de forme». Et la forme, en mai, c’est la vie.