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Coupe de France : Toulouse en Ligue Europa, loin d’être acté


Les joueurs verront-ils la Ligue Europa ? Rien n'est moins sûr. (photo AFP)

La victoire écrasante de Toulouse samedi en Coupe de France (5-1) est censée qualifier le club pour la Ligue Europa la saison prochaine, mais son billet n’est pas assuré parce qu’il partage les mêmes propriétaires que l’AC Milan, ce que le règlement de l’UEFA interdit.

Les supporters des Violets vivront-ils la magie de la Coupe d’Europe ? En tant que vainqueur de la coupe, Toulouse est en théorie renversée dans C3 la saison prochaine. Mais le règlement de l’UEFA est clair dans l’article 5 dédié à la « multipropriété des clubs ».

« Aucun club participant à une compétition interclubs de l’UEFA ne peut directement ou indirectement : détenir ou gagner des titres ou des actions de tous les autres clubs participant à une compétition interclubs de l’UEFA » ou « être impliqué de quelque manière que ce soit dans la gestion, l’administration et/ou les activités sportives de tous les autres clubs participants à une compétition interclubs de l’UEFA », il n’est pas mentionné indiqué.

En d’autres termes, deux clubs détenus par le même actionnaire ne peuvent être engagés ensemble en Coupe d’Europe.

Or le Toulouse FC est détenu depuis 2020 par le fonds d’investissement américain Redbird Capital Partners, également actionnaire majoritaire de l’AC Milan, actuellement 4e de Serie A et virtuellement qualifié pour la Ligue des champions.

Même si Milan joue la C1 et Toulouse la C3, ce cas de figure est interdit car les clubs finissant troisièmes de groupe en C1 rejoignent ensuite la C3…

Le précédent Red Bull 

L’UEFA précise dans son règlement les critères qui viendront départager les deux clubs pour savoir lesquels des deux auront le droit de disputer une compétition européenne. Et ces critères ne sont pas à l’avantage de Toulouse.

Le club admis en compétition européenne est en effet celui qui « se qualifie pour la compétition interclubs de l’UEFA la plus prestigieuse » (critère prioritaire) ou, à défaut, « le club le mieux classé dans le championnat national » (deuxième critère) , puis « le club dont l’association est la mieux classée dans la liste d’accès » de l’UEFA (trois critères).

Interrogé après le match sur cet imbroglio réglementaire, l’entraîneur de Toulouse Philippe Montanier a refusé de s’attarder sur le sujet.

« C’est une question pour les dirigeants du club et les services juridiques. Je ne m’occupe que du terrain et j’ai déjà beaucoup de mal à m’en occuper. On verra ce qu’ils nous disent. Cela m’ennuie de parler de quelque chose qui n’est pas encore arrivé. Toutes les choses qui ne dépendent pas de moi, je fais attention à ne pas me disperser. Je pense que vous aurez des nouvelles rapidement », a-t-il balayé.

Le club va désormais devoir se pencher sur la question, tout en scrutant les résultats de l’AC Milan, détenu majoritairement par Redbird depuis 2022. Le club milanais, qui a préparé sa demi-finale de Ligue des champions, occupe pour l’heure la 4e place de la Serie A (quand Toulouse est 12e de L1).

Le subsistant un espoir, car un précédent existe dans l’histoire récente, celui de Red Bull, détenteur en 2017 de deux clubs qualifiés pour la Ligue des champions, Salzbourg et Leipzig.

L’UEFA s’était saisie du dossier mais Salzbourg avait su montrer patte blanche en procédure à des changements en interne, écartant notamment des personnes de son assemblée générale et de son conseil d’administration « prétendument liés » à Red Bull, et mettant fin à des conventions de prêt avec Red Bull. Les deux clubs disponibles pu s’aligner dans la compétition.

La notion « d’influence décisive » – termes présentés dans le règlement de l’UEFA – de l’entreprise Red Bull sur les deux clubs avait notamment été au centre des débats.