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Yuriko Backes envoie son programme, la conscience tranquille


La ministre des Finances se félicite de l’impact des décisions prises par le gouvernement pour la bonne santé économique, sociale et financière du pays. 

La ministre des Finances a présenté mardi aux députés le programme de stabilité et de croissance qui sera adressé à Bruxelles dans le cadre du semestre européen.

Il s’est écoulé six mois depuis que la ministre des Finances, Yuriko Backes, a présenté le budget pour 2023. Hier, elle a présenté le programme de stabilité et de croissance (PSC) et a pu préciser aux députés la situation des finances publiques, en prenant cette fois en considération les mesures décidées lors de la dernière tripartite. Un effort de solidarité qui va coûter.

Son envergure se chiffre, pour les mesures fiscales, à 300 millions d’euros pour 2023, ainsi que pour les années suivantes, de manière structurelle, à environ 460 millions d’euros par an. Pour les autres mesures visant à contrer l’inflation, le coût est évalué à 125 millions d’euros pour 2023 et à 446 millions d’euros pour 2024, dont plus de 350 millions d’euros pour la prolongation des mesures énergétiques.

Ces mesures coûtent cher, «mais pas de trop», selon la ministre des Finances qui n’ose envisager les conséquences d’une inaction du gouvernement, autrement plus désastreuse pour la situation du pays en ces temps de crises successives. L’ensemble des mesures ont permis de maintenir le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises et donc de soutenir la consommation privée et les investissements.

Pour 2024, l’inflation estimée par le Statec s’établit à 2,8 %. «Ces faits illustrent que les mesures prises avec les différents paquets de mesures, dont notamment le «Solidaritéitspak 3.0» (…) produisent bien les effets escomptés», estime le ministère des Finances dans son programme.

Leur impact sur les finances publiques se fait aussi ressentir. Le solde de l’administration centrale devrait atteindre un déficit de 2,3 milliards d’euros en 2023 et 2,4 milliards d’euros en 2024. Grâce au solde excédentaire de la Sécurité sociale, le résultat consolidé des administrations publiques devrait s’établir à -1,5 % du PIB en 2023 et -1,7 % du PIB en 2024.

Cependant, le vieillissement démographique portera le solde de la Sécurité sociale à 573 millions d’euros à l’horizon 2027, soit réduit de moitié. Il contribuera de moins en moins à celui des administrations publiques dont le déficit atteindra 887 millions d’euros en 2027, soit 0,9 % du PIB.

La dette publique suivra la même courbe. Elle passera de 24,6 % du PIB en 2022 à 29 % en 2027, tout juste sous le seuil de 30 % du PIB que le gouvernement s’est donné dans l’accord de coalition et largement en dessous de la limite des 60 % du PIB prévue dans le pacte européen de stabilité et de croissance.

17 000 postes créés

Le mois dernier, le Luxembourg enregistrait toujours un taux d’inflation parmi les plus bas de l’Union européenne (6,3 %). L’emploi a progressé de 3,5 % et le taux de chômage a diminué jusqu’à 4,8 %. La création d’environ 17 000 postes en 2022 démontre l’attractivité du marché et la croissance de l’emploi devrait se poursuivre à un taux moyen de 2,3 % sur la période 2025-2027.

Alors que le PIB a continué à progresser au début de 2022, la baisse des activités du secteur financier et un ralentissement de la consommation privée l’ont plombé au quatrième trimestre (-3,8 % sur un trimestre) d’où une croissance plus modérée de seulement 1,5 % en 2022.

Le gouvernement table sur une baisse des prix de l’énergie pour estimer la croissance économique à 2,4 % en 2023 et 3,8 % en 2024. Tout cela reste très dépendant de l’évolution de l’inflation, de la politique monétaire et des tensions géopolitiques.

Le marché de l’emploi a su, quant à lui, maintenir son attractivité avec la création d’environ 17 000 postes en 2022 : la croissance de l’emploi intérieur reste élevée et devrait se poursuivre à un taux moyen de 2,3 % sur la période 2025-2027.

La ministre des Finances, se félicite de l’action du gouvernement en ces temps incertains et fait remarquer qu’elle avait déclaré lors de la présentation du budget, qu’il s’agissait d’un budget «réaliste, solidaire et responsable». Elle juge que le programme de stabilité et de croissance confirme ses dires et c’est «avec bonne conscience» qu’elle peut l’envoyer à Bruxelles.