A peine entré dans l’adolescence, Maximilian Janisch, Suisse âgé de 12 ans surdoué en langue et en maths, se retrouve sur les bancs de l’université catalane de Perpignan aux côtés de jeunes adultes.
Pour s’inscrire en deuxième année de licence de mathématiques en auditeur libre, le jeune Suisse a bénéficié d’une dérogation de l’Université de Perpignan Via Domitia, généralement réservée aux plus de 16 ans. Lauréat de l’épreuve au baccalauréat suisse dès l’âge de 9 ans, le petit prodige s’est découvert la « bosse des maths » du haut de ses 6 ans. « Mais c’était alors du calcul », explique l’enfant au discours très mature.
Les maths, « c’est prouver des théorèmes et parfois il faut 400 ans pour résoudre une énigme », assure ce blondinet aux grands yeux bleus malicieux. « Le plaisir, c’est l’élégance d’arriver à la preuve la plus simple ». Dans son lycée, près de Lucerne, où il est inscrit avec trois ans d’avance en classe de seconde scientifique, Maximilian est dispensé de cours de maths, mais il doit étudier les autres matières, explique son père Thomas Drisch, venu l’accompagner à Perpignan.
C’est pour un « séjour linguistique » requis par son lycée germanophone que l’adolescent a choisi cette ville catalane où la famille possède une maison de vacances. Pourtant, Maximilian, dont la langue maternelle est l’allemand, parle un français quasi parfait. Il fait, comme il le dit, « d’une pierre trois coups » en pratiquant son français dans le cadre universitaire, près de son second « chez lui ».
Expérience inédite pour ce surdoué que de se retrouver à la fac aux côtés de jeunes de 19 ans en moyenne, même si c’est pour seulement trois matières et pour un semestre. S’il discute avec les autres étudiants, il ne s’est pas encore fait de copains. Les futurs adultes le regardent avec amusement et curiosité, sans beaucoup lui parler. « Il est bien jeune », avoue un peu gêné Julien, 21 ans, qui le voit sur le campus la plupart du temps avec son père.
« Un enfant qui joue »
« C’est un enfant de niveau vraiment exceptionnel, souligne le président de l’Université Fabrice Lorente. Il faut réinventer l’université pour les enfants surdoués ». « Il nous faut mettre en place un dispositif comme pour les sportifs de haut niveau (…) où ils ne s’ennuient pas », concède le président.
Même en seconde année de licence, les cours que Maximilian suit « lui sont faciles », souligne encore son père, lui-même prof de maths à la retraite. En Suisse, le prodige est pris en charge à l’Université de Zurich par un très prestigieux mathématicien, Camillo de Lellis. Pour l’heure, Maximilian envisage de terminer normalement l’école mais ne sait pas ce qu’il fera plus tard. Le père, lui, imagine son fils au MIT de Boston ou à Stanford (Californie), où il est déjà invité.
A quoi consacre-t-il son temps libre ? « J’ai beaucoup de travail, environ neuf heures par jour dont seulement 50 minutes pour les maths ». Maximilian s’adonne au badminton, à la natation et fait du théâtre en allemand. Le reste du temps, « il joue », raconte Thomas Drisch. »Il lui manque bien sûr la maturité de l’expérience », reconnaît ce père tendre et protecteur, qui ne s’adresse à lui que par des « Mein Schatz » (« mon trésor ») et veille à ce qu’il ne devienne pas « un singe savant ».
AFP/A.P