Une femme de 55 ans comparaît, à partir de mercredi, devant la cour d’assises de Nancy pour avoir tué son conjoint de 58 ans pendant son sommeil avec un fusil de chasse, en mai 2012 à Jarville-la-Malgrange (Meurthe-et-Moselle).
Dans la soirée du 15 mai 2012, l’homme, ripeur de profession, avait été tué d’un coup de fusil en pleine poitrine, tiré à bout portant par sa compagne, tandis qu’il dormait dans le lit conjugal de l’appartement du couple. Après son geste, elle s’était réfugiée chez une voisine à qui elle avait demandé de prévenir la police.
Interpellée immédiatement, elle avait reconnu les faits lors de son audition en garde à vue. S’estimant «harcelée» et «humiliée» par son compagnon, dont elle partageait la vie depuis 35 ans, la femme avait expliqué aux enquêteurs qu’une «voix» lui avait dicté sa conduite.
L’accusée, aide à domicile de profession, a été victime du «syndrome de la femme battue», selon son avocate, Me Nathalie Tomasini, assistée de Me Janine Bonaggiunta. Sa cliente a vécu «le paroxysme de la violence psychologique» de la part de son concubin, a-t-elle souligné.
«Si l’on veut faire de ce procès celui de la violence conjugale habituelle, alors on se trompe de dossier», rétorque Me Rui Manuel Pereira, avocat de la partie civile. Selon lui, rien dans le dossier ne permet de considérer la victime comme un «tyran domestique».
La quinquagénaire, bien que reconnue fragile sur le plan psychologique, a été jugée responsable de ses actes par le corps médical et accessible à une sanction pénale. Elle encourt la perpétuité, mais si l’altération de son discernement au moment des faits est confirmée, la peine prononcée pourrait être atténuée.
Le verdict est attendu jeudi.
AFP/M.R.