Logement, logement, et encore logement. Le dossier revient en permanence sur la table, sans que les choses n’avancent dans le bon sens. Tout est néanmoins sujet à interprétation. Le dénominateur commun est que le secteur et le marché du logement connaissent de trop nombreux manquements et contradictions, après des décennies d’insouciance, à la fois de la part de l’État et des promoteurs privés.
Trop peu, trop tard. Tel est le titre de la politique du logement menée par les gouvernements successifs. Repousser la seule faute à la coalition tricolore, au pouvoir depuis bientôt 10 ans, est trop simpliste, même s’il faut admettre que le cadre réglementaire et les investissements dans le développement de logements à prix abordable ont été, pendant des années, trop timides. Un parc de logements pour la location sociale limité à 1 200 unités en témoigne. Au moins, la base à la sortie de la législature en cours est meilleure qu’au début des années 2010. La prochaine majorité n’aura cependant pas d’autre choix que d’accélérer encore la cadence.
De trop, trop longtemps. Voilà le constat qui vaut pour le marché de l’immobilier. Les prix de vente n’ont connu que des records, positifs pour les promoteurs, négatifs pour les gens et familles cherchant à se loger dignement sans devoir se ruiner. Sur la seule année 2020, entièrement dominée par la crise sanitaire, les prix ont explosé de 14,5 %. Au dernier trimestre 2022, la hausse s’est limitée à 5,6 %, un chiffre qui reste pourtant difficilement supportable pour une très grande partie de la population. Et, après des années glorieuses, il est difficilement compréhensible que promoteurs et constructeurs disent se trouver au bord du gouffre.
Quelque part, le récent recul des ventes de terrains, d’appartements et de logements, qui inquiète profondément le secteur, découle aussi de cette folie des prix. Ce ne sont pas uniquement les futurs freins légaux à la spéculation qui amènent un manque d’investissements. Parmi les victimes collatérales figure l’artisanat, en manque de perspectives à moyen terme. Mais, la baisse de logements construits va aussi impacter la société dans son ensemble. Le Luxembourg restera, malheureusement, encore pour longtemps un pays mal-logé.