Le député Charles de Courson (groupe Liot) a appelé lundi à la tribune de l’Assemblée au vote d’une motion de censure transpartisane pour s’opposer à un « déni de démocratie » et des « injustices », et rejeter ainsi la réforme des retraites.
Elisabeth Borne a engagé la responsabilité de son gouvernement par le 49.3 pour faire adopter ce texte très contesté sans vote. Le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans « cristallise les tensions, les inquiétudes et la colère de nos concitoyens », a souligné Charles de Courson.
« Ce projet de réforme des retraites n’a pas de légitimité démocratique », a estimé l’élu de la Marne, après une élection d’Emmanuel Macron l’année dernière « au second tour par défaut ». Et « vous avez échoué à rassembler, échoué à convaincre », a-t-il lancé à la Première ministre.
« L’Assemblée nationale, seule représentante du peuple français, n’aura jamais voté sur ce projet de loi » et « le gouvernement a usé de toutes les manoeuvres possibles pour contourner et contraindre le débat parlementaire, pour tordre les procédures », a-t-il encore déploré.
Tout ça pour ça ?
Les « économies attendues » sont « essentiellement portées par les plus modestes » et « vous n’assurez pas non plus l’équilibre du système de retraites », a encore jugé Charles de Courson. « Si bien qu’au final on s’interroge: tout ça pour ça? », a-t-il demandé, avant que son micro ne soit coupé, son temps de parole étant écoulé.
Une motion de censure a aussi été déposée par le groupe RN qui a dénoncé, par la voix de la député Laure Lavalette, le « marasme » et « l’enlisement » de l’exécutif sur cette réforme (voir encadré).
Mais la motion Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires), cosignée par des députés de la Nupes, a davantage de chances d’être votée par des élus de droite défavorables à la réforme des retraites. Cependant la barre de la majorité absolue de 287 voix, nécessaire pour renverser le gouvernement, sera difficile à atteindre.
Les députés du Rassemblement national dénoncent le « marasme » et « l’enlisement » de l’exécutif sur la réforme des retraites, et disent « chiche » à une dissolution de l’Assemblée, a déclaré Laure Lavalette (RN) en défendant une motion de censure contre le gouvernement lundi.
« Alors chiche, Monsieur Macron ! Allons à la dissolution », a réclamé la députée d’extrême droite, porte-parole de son groupe. En cas de dissolution, « nous reviendrons plus nombreux encore à l’Assemblée nationale pour donner un groupe plus puissant, voire majoritaire à Marine Le Pen ! », a assuré la députée du Var.