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[Série] «L’Auberge espagnole» a fait des petits ! 


Cette nouvelle série sera disponible sur Prime Video. (photo DR)

Vingt ans après le film culte et ses deux suites, Cédric Klapisch imagine une série dans une Europe où «beaucoup de choses ont changé».

Suite attendue de L’Auberge espagnole (2002), la série Salade grecque dresse le portrait d’une jeunesse moins insouciante et plus engagée qu’il y a 20 ans, Cédric Klapisch emmenant les enfants de Xavier (Romain Duris) et Wendy (Kelly Reilly) à Athènes, sur fond de crise migratoire. Ainsi, dès la mi-avril, huit épisodes, programmés sur Amazon Prime Vidéo, prolongeront la saga démarrée en 2002.

Sollicité il y a quatre ans par la plateforme pour adapter et moderniser son film culte, Cédric Klapisch a préféré se lancer dans une suite, tout en mettant au second plan ses héros d’origine. Après Barcelone, Saint-Pétersbourg (Les Poupées russes) et New York (Casse-tête chinois), où leurs parents tenaient le haut de l’affiche, c’est donc dans la capitale grecque que l’on retrouve Tom (Aliocha Schneider), 26 ans, et sa sœur Mia (Megan Northam), 22 ans, à la faveur d’un héritage après le décès de leur grand-père.

 

Start-upper ambitieux, Tom découvre à cette occasion que sa cadette, censée être en année Erasmus, a arrêté ses études pour venir en aide aux migrants. Alors que leurs divergences compliquent le partage de leur patrimoine, ils sont amenés à cohabiter avec des jeunes issus des quatre coins du Vieux Continent… comme leurs parents vingt ans plus tôt ! Mais «beaucoup de choses ont changé» depuis les années 2000, une époque «d’euphorie», où l’idée européenne était «enthousiasmante», a expliqué Cédric Klapisch.

Une suite toujours «festive»

Depuis, «il y a eu la crise économique, le Brexit, la guerre en Ukraine, le covid… L’Europe est toujours mise en danger, fragilisée», a ajouté le réalisateur. D’où l’idée des scénaristes de situer leur histoire en Grèce, «symbole de ce qui a été dysfonctionnel en Europe» depuis deux décennies, a ainsi estimé le co-auteur de la série, Thomas Colineau. «C’est le berceau du théâtre antique. Cela nous permettait de questionner le patrimoine, l’héritage, l’Europe d’avant», a complété Agnès Hurstel (Jeune et Golri), également membre des cinq jeunes scénaristes recrutés par Cédric Klapisch pour retranscrire les préoccupations de leur génération.

Violences faites aux femmes, transidentité et autres questions de diversité sont ainsi abordées tout au long de la série. L’écologie y est évoquée par petites touches, à la différence de la crise migratoire, d’autant plus centrale que la série se déroule en Grèce, porte d’entrée de l’UE pour nombre de réfugiés. À Athènes, les équipes ont pris soin «de parler aux associations, aux différentes populations» représentées parmi les migrants, parfois sollicités comme acteurs ou figurants, a expliqué Lola Doillon, coréalisatrice de la série avec Antoine Garceau.

«Quand la guerre en Ukraine a éclaté, c’était impossible de ne pas en parler», se remémore la femme de Cédric Klapisch, évoquant l’impact du conflit sur les réfugiés non ukrainiens. «Certains se demandaient pourquoi tout à coup les Ukrainiens passaient en priorité. C’était assez terrible de se retrouver dans ces questionnements-là.»

Salade grecque n’en conserve pas moins les ingrédients festifs qui ont fait le succès de la trilogie d’origine : vie en collectivité, mélange des cultures… sur une bande-originale toujours signée Loïk Dury. Des castings ont eu lieu dans une dizaine de pays pour dénicher des talents italiens, tchèques, croates ou syriens, au cœur d’une production encore plus internationale que les précédentes et tournée en plusieurs langues. De quoi séduire les millions d’abonnés d’Amazon à travers le monde ?