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Semi-marathon de Remich – Lieners, briseur de rêves


Vincent Nothum (à g.) ne décrochera pas son dixième titre. La faute à un Yannick Lieners attentiste qui a laissé son aîné bosser pour porterune accélération décisive à trois kilomètres du but. (Photo : Eddie Guillin)

L’athlète du CAB s’est offert son premier titre sur le semi-marathon devant Vincent Nothum et Pierre Weimerskirch. Il y avait encore beaucoup de monde lors de ce semi-marathon à Remich.

La fête a été au rendez-vous, puisque c’est Yannick Lieners qui a remporté le championnat de semi-marathon.

Regard noir à l’arrivée, Vincent Nothum, un peu frustré du déroulement de la course, aurait préféré terminer autrement. Sans Pol Mellina ou encore Pascal Groben, il rêvait d’une fin en apothéose. Mais la fête a tourné au cauchemar.

Alors, même s’il voulait courir un chrono correct avant le marathon de New York, l’instituteur est tombé sur plus fort que lui. Pour beaucoup de monde, voir Yannick Lieners sur la plus haute marche du podium était une surprise.

Mais ce n’était pas vraiment le cas… Le triathlète a réalisé de très belles performances lors de ses dernières sorties. La plus marquante fut celle lors de la Kulturlaf début septembre où il avait nettement devancé Vincent Nothum sur les 10 miles (16 km).

Un premier signal fort avant la Route du Vin à Remich! À l’arrivée, on a vu un Vincent Nothum des mauvais jours qui n’a vraisemblablement pas apprécié le déroulement de ce semi.

En effet, les deux athlètes du CAB ne se sont pas lâchés d’une semelle pendant les trois quarts du temps. Mais à chaque fois, c’est bien Vincent Nothum qui a travaillé en prenant la tête. Yannick Lieners, novice sur cette distance, n’a pas voulu prendre ses responsabilités et s’est contenté de suivre le maître.

Agacé par ce fait de course, Vincent Nothum ne pouvait donc guère accélérer, puisqu’il n’avait personne devant lui. Voilà pourquoi on a vu un Vincent Nothum des mauvais jours à l’arrivée. Mais que peut-on reprocher à Yannick Lieners? Rien du tout! L’athlète du CAB a couru une course de championnat et il ne s’est pas préoccupé une seule seconde du chrono. Sa seule obsession, pendant plus d’une heure de course, c’était le titre de champion national.

Il a placé donc l’accélération qu’il fallait dans les trois derniers kilomètres. Fort dans sa tête, Yannick Lieners n’a rien lâché. Vincent Nothum, pour sa part, avait compris qu’il avait perdu tactiquement. À l’arrivée, l’instituteur n’a pas hésité à lui dire sa façon de penser…

Outre son impuissance à s’adjuger le titre de champion national, Vincent Nothum n’a pas réussi à courir le chrono qu’il souhaitait avant le marathon de New York dans cinq semaines.

Fin en queue de poisson pour Nothum

Après avoir serré la main de Yannick Lieners, l’athlète du CAB s’éclipse sans dire un mot sous une tente. Il gesticule en levant les bras. Alors que les questions défilent pour Yannick Lieners, Vincent Nothum retourne voir son coéquipier de club quelques minutes plus tard et lui lance ces quelques mots : «Je ne suis pas fâché avec toi, Yannick. C’est juste un peu dommage…», confie-t-il.

Un peu vexé de la tournure des évènements, Vincent Nothum revient sur son ultime semi-marathon en carrière : «Je suis très déçu du chrono. À la fin, on a tous bien vu que Yannick était plus fort que moi. Oui, à l’arrivée, je n’étais pas content et c’est un peu mon caractère. Le titre, c’est dommage, mais si je n’avais que ça en tête, j’aurais couru autrement. Je voulais courir en 1 h 10′ et j’ai tenté de garder ça en tête», confie-t-il, un peu calmé.

Alors qu’on parlait beaucoup de ce dixième titre, Vincent Nothum voulait terminer à Remich sur une bonne note, mais cela n’a pas été le cas et il va devoir vite oublier ce qui vient de se passer : «Je me suis mis un peu de pression lors de ce semi et j’avais tout misé sur cette course pour réussir un beau chrono. En tout cas, en ce qui concerne le titre, j’ai bien vu que Yannick était plus fort que moi. Le vent n’a pas été favorable aussi… Dans cinq semaines, il y aura le marathon de New York et je vais essayer de bien m’entraîner et puis on verra bien.»

Une fin en queue de poisson pour Vincent Nothum, tandis que Yannick Lieners peut savourer ce tout premier titre chez les seniors.

De notre correspondant Matthieu Bebon