À un mois de la clôture des inscriptions pour pouvoir voter aux élections communales, les résidents étrangers ne se bousculent pas. Mais ça devrait changer ces prochaines semaines.
Alors que la date butoir du 17 avril 17 h approche à grands pas, le taux d’inscription des résidents étrangers sur les listes électorales plafonne à 12,5 % au niveau national (au dernier comptage du 28 février), encore loin des 23 % atteints lors des dernières communales en 2017.
Avec le changement de la loi, qui autorise tous les habitants à prendre part au scrutin local – là où il fallait auparavant justifier d’au moins cinq ans de résidence – on pouvait s’attendre à un bond de nouveaux inscrits.
Un «frémissement» en février
Mais pour l’instant, c’est le calme plat, même si un «frémissement» a été observé en février, avec 2 206 inscriptions supplémentaires, portant le total à 32 197 nouveaux électeurs.
Pas de quoi inquiéter Frédéric Mertz, directeur adjoint du Centre d’étude et de formation interculturelles et sociales (Cefis), qui scrute l’évolution de la courbe mois par mois : «On sait, par expérience, que les toutes dernières semaines sont déterminantes, voire les derniers jours», explique-t-il.
Attention aux vacances de Pâques
Seulement, cette année, le calendrier scolaire n’est pas idéal pour ce scénario : «Les vacances de Pâques tombent du 1er au 16 avril, donc le dernier jour pour s’inscrire sera le lundi de la rentrée. Ça peut compliquer les choses», reconnaît-il.
Sur le terrain, les 310 «multiplicateurs» formés par le Cefis sont actuellement à pied d’œuvre pour relayer les informations au sein de leur communauté, de leur quartier et sur les réseaux sociaux, avec l’objectif d’inverser la tendance.
Jusqu’ici, ce sont les Autrichiens qui se sont le plus mobilisés (près de 25 % d’inscrits), suivis des Néerlandais (23,5 %), des Allemands (19,4 %) et des Danois (19,2 %).
Des bons élèves partout dans le pays
Du côté des communes, certaines organisent des actions spéciales ou des évènements proposant d’effectuer la démarche directe (lire ci-contre). Des efforts de sensibilisation qui ont payé et beaucoup affichent aujourd’hui un taux d’inscription supérieur à la moyenne nationale :
- Bettembourg, Dudelange, Differdange ou Pétange dans le sud,
- Echternach, Schengen, Rosport-Mompach ou Grevenmacher à l’est,
- et Wincrange, Vianden ou Clervaux, plus au nord.
Déficit démocratique dans la capitale
En revanche, d’autres sont à la peine, comme Remich, Flaxweiler ou Weiswampach, toujours sous la barre des 10 %. La lanterne rouge restant la Ville de Luxembourg, avec à peine 8 % d’habitants de nationalité étrangère inscrits pour voter, tandis qu’ils représentent 70 % de la population.
La ville, qui regroupe à elle seule plus d’un tiers de l’électorat potentiel étranger du Grand-Duché pour ces communales, doit faire face au manque d’intérêt de ses résidents pour la vie politique locale, avec un important déficit démocratique qui se creuse.
De nombreux «primo-arrivants»
Un phénomène mesuré par le Cefis, et que Frédéric Mertz explique par la présence de nombreux «primo-arrivants», des ménages installés depuis moins de cinq ans : «Ce sont des gens qui savent qu’ils ne sont que de passage et n’ont pas forcément envie d’entamer des démarches pour avoir le droit de vote. Ce n’est pas leur priorité», souligne-t-il.
En effet, si au niveau national, les primo-arrivants représentent 26 % des habitants, dans la capitale, ils sont plus de 45 %. Une population qui est aussi globalement plus jeune, un public cible nettement plus difficile à convaincre, et venant d’horizons très divers.
Le goût de s’impliquer vient avec les années
Or, les statistiques montrent que les inscriptions des moins de 35 ans sont rares, tout comme celles des résidents originaires d’un État situé hors Union européenne.
Plus la durée de résidence sur le sol luxembourgeois s’allonge, plus ces Luxembourgeois d’adoption ont le goût de s’impliquer dans la vie locale. Si bien qu’une large part décide même de prendre la nationalité luxembourgeoise, sortant, du même coup, des radars braqués sur les électeurs étrangers.
Journée spéciale ce samedi
Ce samedi 18 mars marque la «journée nationale d’Inscription sur les listes électorales», avec des ouvertures exceptionnelles des bureaux dans les communes. À Luxembourg, le Bierger-Center (place Guillaume-II) accueillera ainsi le public entre 9 h et 16 h.
Vous êtes majeur et résidez au Luxembourg? Pour élire votre bourgmestre le 11 juin, il suffit de vous inscrire avant le 17 avril à 17 h, en ligne sur MyGuichet.lu (certificat LuxTrust nécessaire) ou à l’hôtel de ville, avec une pièce d’identité valide (carte d’identité ou passeport, carte de membre de famille d’un citoyen de l’UE ou titre de séjour pour les ressortissants non-UE).
37 lettres d’immatriculation sont arrivées chez un ami pour des personnes qui ne résident plus au Luxembourg depuis des années je me demande pourquoi vous calculez les personnes qui ne résident plus et la commune ne les retire pas des listes