Comment le FC Metz a-t-il pu s’incliner à domicile alors qu’il menait contre le dernier du classement?
En jouant comme trop souvent cette saison: de manière alternative. Cette fois, Nîmes l’a puni.
Il fallait bien que la sanction tombe un jour. C’était prévisible. Davantage, avouons-le, que l’identité du tombeur, parfaitement inattendue pour le coup. Nîmes, bon dernier de L2, avec son capital de points négatif, un attaquant boudeur absent (Maoulida) et un destin programmé pour le National, n’avait absolument pas les faveurs des pronostics au moment de poser ses crampons à Saint-Symphorien. Et autant dire que le sort des Crocos ne faisait plus guère de doutes lorsqu’ils se sont retrouvés menés 1-0 avant la pause. Les Messins, d’ailleurs, ont manifestement pensé que l’affaire était dans le sac…
Inutile de plaider le coup de la panne, la thèse ne sera pas recevable. Au demeurant, aucun joueur n’a commis cette faute d’appréciation. Vendredi soir, à l’heure d’analyser l’affront à chaud, Yeni Ngbakoto fustigeait d’abord un comportement général : «Ce n’était pas la bonne attitude.» Son entraîneur, José Riga, pestait contre une organisation délaissée et Georges Mandjeck rappelait un grand mal de saison : «On n’a pas su tuer le match»
«Une bonne sanction»
C’est le coup classique finalement. Conscient de l’écart monstre au classement, grisé par un sentiment trompeur de facilité et en avance au tableau d’affichage, le FC Metz s’est fourvoyé dans un football nonchalant et désordonné. À l’arrivée, cette défaite défend une forme de logique. Metz a perdu comme il gagnait auparavant. C’est-à-dire en proposant un football à mi-temps
Faut-il s’inquiéter alors? Ce serait prématuré. Metz squatte toujours le podium, malgré un écart accru par le leader dijonnais (quatre points) et Metz n’a perdu qu’un match en championnat. Cette défaite remet plutôt en perspective la série en cours : avec les deux nuls précédents, les Grenats avaient étiré leur invincibilité à huit journées. Ce matin, il est aussi permis de considérer que les Lorrains ne gagnent plus depuis trois sorties. «Dans ces cas-là, il y a deux façons de faire, soutient José Riga. Soit on pleure jusqu’au prochain match, soit on se remet au travail.» Au passage, Ngbakoto pensait déceler «une bonne sanction» derrière cet échec inattendu.
Christian Jougleux (Le Républican lorrain)