La Cour pénale internationale (CPI) veut poursuivre des Russes pour crimes de guerre en Ukraine, a rapporté lundi le New York Times, citant deux premiers dossiers que sont ceux des enfants transférés en Russie et les frappes délibérées sur des infrastructures civiles.
D’après le New York Times, la Cour pénale internationale (CPI) souhaiterait poursuivre des Russes pour crimes de guerre en Ukraine. Le bureau du procureur de la CPI, qui siège à La Haye, a déclaré qu’il ne ferait « aucun commentaire ».
Selon le média américain, la première affaire concerne l’enlèvement d’enfants ukrainiens qui auraient ensuite été envoyés à l’adoption, ou dans des camps de rééducation. La deuxième affaire concerne les accusations selon lesquelles les forces russes ont délibérément ciblé avec des missiles des infrastructures civiles telles que des centrales électriques et hydrauliques.
Enquête prioritaire
La cour, créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde, aurait également selon le New York Times l’intention de demander des mandats d’arrêt contre plusieurs personnes. Le média cite des responsables actuels et anciens anonymes de la CPI, et n’a donné aucun détail sur qui serait inculpé et quand.
La CPI enquête depuis plus d’un an sur d’éventuels crimes de guerre ou contre l’humanité commis pendant l’offensive russe.
Son procureur Karim Khan a déclaré plus tôt ce mois-ci après une visite en Ukraine que les enlèvements présumés d’enfants faisaient « l’objet d’une enquête prioritaire ». « Les enfants ne peuvent pas être traités comme un butin de guerre », a-t-il déclaré dans un communiqué le 7 mars.
L’Ukraine « une scène de crime »
Karim Khan a souligné qu’il avait visité un centre de soins pour enfants dans le sud de l’Ukraine qui était « vide, à la suite de la déportation présumée d’enfants d’Ukraine vers la Fédération de Russie » ou d’autres zones occupées.
Le procureur avait indiqué qu’il enquêtait sur des attaques contre des « infrastructures civiles critiques » et qu’il avait visité les sites de plusieurs de ces frappes. Karim Khan avait ajouté qu’il avait « le sentiment que l’élan vers la justice s’accélère ».
Karim Khan a précédemment décrit l’Ukraine comme une « scène de crime », et s’était également rendu dans la localité de Boutcha, près de Kiev, où des journalistes de l’AFP ont vu au moins 20 corps gisant dans une rue.
Ni la Russie ni l’Ukraine ne sont membres de la CPI, mais Kiev a accepté la compétence de la cour sur son territoire et travaille avec le procureur. La Russie nie les allégations de crimes de guerre. Les experts ont admis qu’il était peu probable qu’elle remette des suspects.