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Accord dans l’UE pour restreindre la consommation d’énergie d’ici 2030


Dans chaque pays, le secteur public devra réduire sa consommation d'énergie de 1,9% par an. (photo : AFP).

États membres de l’UE et eurodéputés ont trouvé un accord vendredi pour restreindre nettement la consommation d’énergie européenne d’ici 2030, notamment via des rénovations de bâtiments et des efforts du secteur public.

Ce texte sur l’«efficacité énergétique» avait été proposé par la Commission européenne en juillet 2021 dans le cadre de son ambitieux plan climat visant à réduire de 55% d’ici 2030, par rapport à 1990, les émissions de gaz à effet de serre de l’UE.

L’accord trouvé entre les négociateurs des États et du Parlement européen prévoit de réduire d’au moins 11,7% la consommation d’énergie finale de l’UE en 2030, par rapport à la prévision d’un scénario de référence établi en 2020.

« Un mécanisme rigoureux de suivi et d’application sera mis en place afin de s’assurer que les États membres respectent leurs contributions nationales à cet objectif européen contraignant », précise un communiqué du Parlement.

L’exigence a été relevée par rapport à la proposition de la Commission (9%), mais s’établit très en deçà de la baisse de 14,5% réclamée par les eurodéputés pour tenir compte du choc énergétique provoqué par la guerre en Ukraine et réduire la dépendance européens aux hydrocarbures importés.

« Pour la première fois, nous avons un objectif contraignant de consommation d’énergie. C’est une grande victoire, un accord bon pour le climat et mauvais pour (le président russe Vladimir) Poutine », s’est cependant félicité l’eurodéputé socialiste Niels Fuglsang, rapporteur du texte.

En moyenne, entre 2024 et 2030, chaque pays sera tenu de réduire d’environ 1,5% par an sa consommation finale d’énergie par rapport à la trajectoire qui était anticipée.

Et les efforts devront s’accélérer : les économies d’énergie annuelles seront fixées à 1,3% jusqu’à fin 2025 et devront progressivement s’intensifier jusqu’à 1,9% fin 2030, en rendant moins énergivores des secteurs comme les bâtiments, l’industrie et les transports.

Les entreprises les plus énergivores – dont la consommation annuelle d’énergie dépasse 85 térajoules – devront s’équiper d’un « système de gestion de l’énergie » ou se soumettre à un audit régulier.

Les centres de données informatiques – très gourmand en électricité – devront par ailleurs rendre des comptes sur leur performance énergétique, avec la possibilité d’utiliser la chaleur qu’ils dégagent pour chauffer d’autres bâtiments.

Dans chaque pays, le secteur public devra réduire sa consommation d’énergie de 1,9% par an.

Les États seront tenus de rénover chaque année au moins 3% de la surface totale des bâtiments publics, au niveau national, mais également régional et local, pour les transformer en « bâtiments à émissions d’énergie nulles ou quasi-nulles ».

L’accord prévoit aussi l’amélioration des plans locaux de chauffage et de refroidissement dans les villes de plus de 45.000 habitants, notamment en bannissant progressivement les carburants fossiles pour les nouvelles infrastructures.