Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La campagne de sensibilisation « Je peux voter » souhaite informer les résidents non-luxembourgeois de leur droit de vote aux élections communales. A quatre mois des élections, la mobilisation est encore faible même si elle grimpe de plus en plus vite.
Le 11 juin 2023, les habitants du Grand-Duché sont appelés aux urnes pour renouveler les conseils communaux. Mais ce scrutin marquera une nouveauté puisque tous les résidents étrangers pourront voter grâce à la suppression de la clause de résidence de 5 ans. A cette occasion, le ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région a lancé une grande campagne de sensibilisation pour inciter un maximum de monde à s’inscrire sur les listes électorales.
Nommée Je peux voter, celle-ci tente d’informer les étrangers sur leurs droits civiques et de leur rappeler qu’il peuvent s’inscrire jusqu’au 17 avril à 17 heures. Mais pour le moment, les élections communales ne semblent pas passionner les foules : seulement 11,7 % des résidents non-luxembourgeois se sont inscrits au 31 janvier, un score encore inférieur pour le moment aux 22,8 % du scrutin de 2017.
L’Allemagne et les Pays-Bas parmi les plus concernés
Mais ces chiffres cachent de nombreuses disparités. Les femmes sont ainsi plus nombreuses que les hommes à participer à ces élections (12 % contre 11 %) tout comme les plus âgés. Plus de 25 % des plus de 65 ans sont inscrits contre environ 15 % pour les 45-54 ans et moins de 10 % chez les moins de 44 ans. Sans surprise, plus les gens résident depuis longtemps au Grand-Duché plus ils sont inscrits sur les listes (plus de 35 % pour les personnes vivant au Luxembourg depuis plus de 30 ans contre moins de 5 % pour celles présentes depuis moins de 10 ans).
Les résidents européens sont aussi ceux qui se sentent les plus concernés puisque leur taux d’inscription tutoie les 14 % quand celui des étrangers hors UE stagne aux alentours des 4 %.
Mais même en Europe, les différences sont grandes. Les résidents originaires des Pays-Bas (plus de 20 %), du Danemark et de l’Allemagne (près de 20 %) ainsi que de la Belgique et du Portugal (plus de 15 %) sont parmi les plus motivés pour glisser leur bulletin dans l’urne. Mais beaucoup ne dépassent pas les 10% voire les 5 %. La France est quant à elle aux alentours des 13 %.
Bech, Reisdorf et Steinsel en tête
La situation est aussi très disparate selon les communes. Six d’entre elles dépassent les 20 % de participation : Bech, Reisdorf (qui atteignent toutes deux presque 35 %), Steinsel, Betzdorf, Nommern et Mondorf-les-Bains. D’autres en revanche s’enfoncent dans les profondeurs du classement comme la capitale qui n’arrive qu’aux alentours des 7 %.
Mais les choses peuvent encore changer puisqu’à l’approche de l’échéance, les inscriptions sont de plus en plus nombreuses. Si moins de 400 personnes se sont inscrites sur les mois de juillet, août et septembre combinée, elles sont près de 1400 à l’avoir fait en janvier. Ces chiffres devraient donc encore bouger d’ici la clôture des inscriptions. Un nouveau point sera effectué le 28 février.
