Entre 2011 et 2021, la population du Grand-Duché a augmenté de quelque 131 600 personnes (+25,7 %). Avec désormais 644 000 résidents, la trajectoire pour atteindre, en 2050, un million d’habitants est confirmée.
La cadence est impressionnante, surtout sur les 30 dernières années. De 384 634 habitants en 1991, le Luxembourg a fait un bond à 439 539 habitants en 2001, avant de compter 512 353 habitants en 2011. «Depuis 1839, la population est en augmentation constante, hormis les deux périodes autour des deux guerres mondiales. Les dernières années, l’accroissement s’est encore voulu plus important», révèle François Peltier, le responsable de l’unité population et logement au Statec.
Un nouveau cap a été passé sur la décennie écoulée, comme vient le confirmer le recensement de la population réalisé en novembre 2021. Selon les chiffres publiés hier, le Grand-Duché comptait exactement 643 941 habitants au moment de cette opération statistique d’envergure. «La croissance reste exponentielle. On se trouve toujours sur la trajectoire pour atteindre le million d’habitants à l’horizon de 2050», constate Serge Allegrezza, le directeur de l’Institut national de la statistique et des études économiques.
Une croissance « atypique » à l’échelle de l’Europe
La nouvelle augmentation de 25,7 % de sa population par rapport à 2011, soit précisément 131 588 personnes, fait du Luxembourg le champion d’Europe de la croissance démographique. «Il s’agit non seulement d’une croissance importante, mais qui est aussi atypique à l’échelle de l’Union européenne. La moyenne décennale de la croissance de la population ne pointe qu’à 1,7 %», développe François Peltier.
Alors que le Grand-Duché connaît une augmentation de sa population largement au-dessus de la moyenne, certains pays européens font face à un déficit démographique. «Si Malte se rapproche du taux de croissance du Luxembourg, on constate que certains pays de l’Est, comme la Lituanie ou la Lettonie, voient leur population baisser de 9 %. Le même phénomène est à constater dans le sud, notamment au Portugal, en Grèce ou en Italie», complète-t-il.
En novembre 2021, tous les ménages du Luxembourg étaient appelés à participer au 37e recensement décennal de la population. Cet exercice statistique est organisé depuis l’indépendance du Grand-Duché en 1839. Selon le Statec, l’«atout principal des recensements est leur capacité à fournir des informations socio-économiques indispensables comme la structure par âge, sexe, nationalité, état matrimonial, profession, niveau d’instruction et conditions de logement, et ceci, non seulement au niveau national, mais aussi au niveau des cantons, des communes, des localités et, pour la première fois, au niveau des grilles européennes qui découpent le continent européen en portions d’un km2».
Les données collectées doivent faciliter les prévisions des besoins en matière d’aménagement du territoire, d’écoles, de crèches, d’hôpitaux, de maisons de retraite et de soins ainsi que de logements.
D’autres publications et analyses vont suivre
L’autre grand constat à tirer de la première vague de résultats du recensement de 2021 concerne la structure de la population du Luxembourg. Le vieillissement de la population se confirme avec l’âge moyen de la population qui s’établit désormais à 39,7 ans, soit un an de plus que dix ans en arrière. «Il y a en 2021 plus de jeunes et de jeunes adultes, ainsi que nettement plus de personnes entre 40 et 75 ans. Parmi les personnes âgées, bien que leur nombre augmente durant les dix dernières années, leur part reste stable», relate l’analyse du Statec, réalisée en collaboration avec l’université du Luxembourg.
Depuis 2014, le Luxembourg compte plus d’hommes que de femmes parmi sa population. Il s’agit également d’une tendance à contre-courant de ce qui est à constater dans d’autres pays. En principe, l’espérance de vie plus importante des femmes fait qu’elles prennent le dessus dans la structure démographique. Au Luxembourg, une migration qui est «légèrement plus masculine que féminine explique cette inversion de la tendance», comme l’explique François Peltier.
Une fécondité relativement faible
D’une manière plus globale, le Grand-Duché doit sa croissance démographique aux migrations internationales. En effet, la fécondité reste relativement faible, avec des femmes, qui, en moyenne, donnent naissance à 1,4 enfant. «On est loin de la moyenne de 2,1 enfants par femme qui représente le seuil de remplacement démographique suffisant pour stabiliser sa population sans devoir recourir à la migration», fait encore remarquer François Peltier.
Dans les semaines et mois à venir, le Statec va continuer à publier d’autres dossiers thématiques ayant trait au recensement de la population de 2021. «Nous devons tirer le maximum de l’énorme base de données générée par un recensement», met en avant Serge Allegrezza.
Le Statec mise sur une présentation plus interactive et ludique pour présenter les chiffres et analyses, portant, donc, sur la population, mais bientôt aussi sur l’éducation, les langues, le handicap, le marché du travail, la composition des ménages, le logement et la mobilité.
Le Statec a réceptionné 106 380 questionnaires en papier, avec à la clé la numérisation de 3 829 680 feuilles par une société spécialisée. La très grande majorité des questionnaires a été remplie en français ou allemand (90,5 %), suivis des questionnaires en portugais et anglais (4,6 %). Seuls 2,8 % des répondants ont opté pour le questionnaire en luxembourgeois.
Le remplissage en ligne a fait un bond de 3 % en 2011 à 48 % en 2021. Parmi les 103 152 questionnaires électroniques soumis au Statec, 26 % ont été réceptionnés lors des deux premiers jours du recensement et 52 % au bout de la première semaine. Les questionnaires en français, allemand ou anglais ont été les plus utilisés (95,2 %).
Retrouvez tous les chiffres sur : statistiques.public.lu / Onglet «Recensement»
Croissance toute artificielle puisque faite d’immigration à 120%. Si on devait compter sur les luxembourgeoises pour faire des enfants, on se rapprocherait de l’Allemagne.
Je ne comprends toujours pas cette volonté collective des européennes de se suicider lentement.
A moins qu’elles ne se moquent de leur pays et ne pensent qu’à leur petite personne. Pourtant, quand on veillit rien de plus agréable que de se rassembler en famille avec de npmbreux enfants et petits-enfants.