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[BGL Ligue] Fini le chômage pour Dwayn Holter!


Coach Holter, en pleine séance au Basic-Fit de Belval. (Photo : Mélanie Maps)

Dwayn Holter revient avec Mondorf après six mois loin des terrains à la suite de son limogeage du RFCU. Il en a profité pour devenir coach sportif. Et en s’occupant des autres, il a grandi.

Dwayn Holter coûte 50 euros de l’heure. Pas à l’US Mondorf, son nouveau club, mais aux onze clients de sa toute nouvelle petite entreprise de coach sportif, qu’il a lancée à la faveur d’une interruption de carrière non désirée. L’international aux 15 sélections, en effet, avait littéralement disparu de la circulation. Et il n’a pas forcément envie de parler de son licenciement par le RFCU, en août, pour «un petit conflit».

On a quand même eu le temps d’apprendre par quelques clubs que le prix demandé pour ce milieu de terrain très expérimenté et en pleine fleur de l’âge était, initialement, de 30 000 euros. Sourire de l’intéressé : «À un moment, j’ai eu l’impression qu’on cherchait à me mettre des bâtons dans les roues. Je sais combien mon ancien club demandait, mais je ne souhaite pas en parler. Mais à mes yeux, c’était trop élevé. Seul Mondorf a eu le courage d’investir de l’argent.»

L’USM a sorti le chéquier. On ne sait pas combien il y avait de zéros, mais Manuel Correia a jugé utile de harceler un peu ses dirigeants pour obtenir un garçon passé notamment par le Fola et Differdange.

C’est dire s’il a les moyens de faire du bien à ce club. Même après six mois sans fouler la moindre pelouse? «Avant, il ne faisait pas attention, admet Correia, qui connaît le loustic. Mais là, je vois bien que si. Il est vraiment en super forme.»

Maintenant, je vous promets, je mange des légumes

Comment ce garçon jadis si dilettante, qui avait admis avoir de petits problèmes d’hygiène de vie à son époque de formation à Greuther Fürth («Mais maintenant, je vous promets, je mange des légumes», sourit-il aujourd’hui), se serait-il mis à devenir sérieux, à 27 ans? Mais en profitant de cette parenthèse non désirée de chômage footballistique pour lancer son projet professionnel.

«J’aurais cru que le football me manquerait plus que ça. Et pourtant, je n’y ai pas beaucoup pensé, voire pas du tout. Je n’ai plus pensé au foot, j’ai pensé à moi», lance Holter. Tête libre, il est devenu ce qui lui a le plus manqué dans sa jeunesse, une autorité morale qui permettait de ne pas se laisser aller. «Ce nouveau travail m’a amené beaucoup de discipline. Si j’avais su ça plus tôt, j’aurais fait une autre carrière.»

Ces derniers mois, cinq jours par semaine, ce garçon qui avait débuté au niveau international par un match nul à Pérouse contre l’Italie (1-1), en juin 2014, s’occupe d’athlètes qui n’ont pas connu ce genre d’opportunités et aimeraient bien s’en rapprocher.

«L’idée, c’est de faire du renforcement musculaire, de la mobilité, de faire le travail qu’ils ne peuvent pas forcément faire en club. Je leur donne la motivation qu’on ne m’avait pas donnée, à moi, pour s’améliorer.»

Récemment, il s’occupait de Loris Tinelli avant son départ pour le Japon, de Yann Mabella avant son départ pour Virton, ou encore de l’attaquant eschois Demba Seck. Mais sa meilleure publicité, aujourd’hui, c’est le Bascharageois Stefan Lopes qui la lui offre.

Le foot ici, c’est beaucoup de business et de politique

Meilleur joueur de l’UN Käerjeng cette saison avec une note moyenne de 5,38, meilleur buteur du promu également (trois réalisations), le milieu de terrain offensif réalise sa meilleure saison et de loin, après être resté très discret au Fola, Mondorf ou Strassen jusque-là. Partons du principe que si c’est un hasard, Holter et ses haltères ont dû lui filer un petit coup de main quand même. «Cela va être sympa de l’affronter, le 16 avril», se régale Dwayn.

Qui a quand même un immense rendez-vous à gérer avant : le 12 février, pour la reprise, il recevra… le RFCU au stade John-Grün. «Un duel que je ne veux pas rater. Je n’ai que des amis dans l’équipe, mais chez les dirigeants… Je serai prêt!» Et totalement repris par la fièvre du foot?

«Le foot luxembourgeois m’a amené beaucoup de déceptions, j’avais l’impression que cela ne méritait plus un tel investissement, parce que c’est beaucoup de business, de politique. Je n’avais plus le même plaisir. Mais là, c’est en train de revenir.»

De son côté, Manuel Correia guette sûrement déjà avec avidité les rencontres amicales pour savoir si son petit pari hivernal sera déjà compétitif, d’ici à quinze jours. «Il faudra voir s’il est déjà en jambes après une telle absence, mais je sais qu’avec ses expériences positives comme négatives, il sera un vrai plus.» Stefan Lopes peut en témoigner.