Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
À Kayl, sur les six familles sinistrées dans l’incendie du 6 décembre, seulement quatre ont, à ce jour, retrouvé un logement durable. La commune et l’office social font tout leur possible pour trouver des solutions.
Ce mercredi 25 janvier devait signifier la fin du contrat qui permettait à plusieurs familles sinistrées de l’incendie de Kayl d’occuper les logements d’urgence mis à leur disposition par la ville d’Esch. Grâce au travail des assistantes sociales de la commune alliée à la générosité du bourgmestre de la ville, « ce contrat a été prolongé pour une semaine supplémentaire et certainement de semaine en semaine », annonce Romain Daubenfeld, président de l’office social de Kayl.
Malgré le travail acharné mis en œuvre par l’office social et de la commune de Kayl, tous les rescapés n’ont pas encore retrouvé un logement « sûr ». Seulement quatre familles sur six ont été relogées de façon durable. Reste deux familles, dont celle qui a perdu un enfant âgé de 6 ans dans la nuit du 5 au 6 décembre.
« Aujourd’hui, des solutions ont été trouvées à Mondercange, à Kayl et à Rumelange », liste Romain Daubenfeld. « Des personnes logent également à Roeser grâce à l’aide du bourgmestre et de l’office social de Bettembourg ». Autant d’issues positives trouvées dans la douleur. « En principe, ce n’est pas notre rôle, mais les gens sont dans une telle situation… » souffle le président de l’office social. « On téléphone aux fonds de logement, aux associations, aux partenaires sociaux et évidemment aux agences immobilières. On tente de faire des alliances avec les communes mais c’est très difficile, il y a très peu de propositions »
Les relations de ce dernier avec les bourgmestres des communes alentours ont été primordiales pour aider les familles à se reloger. « Je ne suis pas surpris par la solidarité autour de cet événement tragique. Quel que soit le parti politique des gens, nous sommes ensemble dans ce genre de situation ».
67 000 euros bientôt repartis
À la suite du dramatique incendie, une extraordinaire vague de solidarité s’était formée pour aider les rescapés. Outre des vêtements, des meubles et divers objets…, « 67 000 euros de dons ont été versés pour aider les sinistrés », détaillait le bourgmestre de Kayl, Jean Weiler, au début du mois. Cette importante somme d’argent avait été recueillie par l’ASBL Käl-Téiteng Hëlleft. Le conseil communal de la ville et cette dernière se sont réunis mardi dernier afin de décider de comment la repartir. « Elle sera distribuée dans les prochains jours de façon équitable », indique Romain Daubenfeld. « Il n’y aura pas de différence entre les enfants et les adultes, tous recevront une somme égale ». Une bonne nouvelle pour ces 22 personnes qui tentent de se relever.
Au niveau du moral des familles rescapées, Romain Daubenfeld, qui les côtoie depuis les premiers jours après le drame, juge « que c’est toujours compliqué mais qu’elles commencent à voir le bout du tunnel ». « C’est toutefois toute autre chose pour la famille qui a perdu un enfant… », confesse-t-il.
Du côté de l’enquête, le parquet réalise toujours son expertise et aucun résultat n’a été communiqué à ce jour. Pour président de l’office social de Kayl, « la question est : est-ce normal que 22 personnes puissent vivre dans une maison unifamiliale ? Cette situation fait poser des questions notamment quant à la responsabilité du propriétaire ».
Vers 3 h du matin, dans la nuit du 5 au 6 décembre, une résidence de la rue du Commerce à Kayl prend feu. L’incendie s’est déclaré au premier étage de l’immeuble et plusieurs personnes se sont réfugiées sur le toit du bâtiment. À l’intérieur de la maison, les pompiers retrouvent un enfant de six ans inconscient. Gravement brûlé, il est rapidement conduit à l’hôpital où, malgré des mesures médicales intensives, il décède des suites de ses blessures.
Au total, les soldats du feu et la police dénombrent une dizaine de personnes blessées plus ou moins gravement. En parallèle, de nombreux moyens ont été engagés afin de maîtriser le feu qui se propage au toit du bâtiment et menace d’atteindre deux immeubles adjacents. Une soixantaine de pompiers sont mobilisés. Les travaux d’extinction se prolongeront jusque dans la soirée.
Un lieu d’accueil des victimes indemnes (LAVI) est rapidement établi avec l’aide du Groupe de support psychologique et le soutien de la commune de Kayl. Il a permis de prendre en charge une trentaine de membres des familles impliquées dans le sinistre.
