Apparu pour la 100e fois sous le maillot de Mayence ce week-end, à tout juste 23 ans, Leandro Barreiro présente des chiffres à faire pâlir de jalousie pas mal de joueurs de son âge. Analyse.
C’est le genre de barre symbolique qui vous vaut, dans le football actuel, les honneurs de votre club. Au lendemain de son match nul à Stuttgart (1-1) dans le cadre de la 16e journée de Bundesliga, les comptes Facebook et Instagram du FSV Mayence se sont enrichis dimanche d’une nouvelle photo de Leandro Barreiro, barrée du chiffre 100.
Cent, comme le nombre d’apparitions du milieu international luxembourgeois sous le maillot des «Nullfünfer» chez les pros, où il a été lancé le 8 février 2019, à tout juste 19 ans, dans les derniers instants d’un match lourdement perdu face au Bayer Leverkusen (1-5).
Il a alors fallu attendre huit mois pour le voir remonter sur les terrains de Bundesliga, neuf pour commencer à le voir disputer plus que des secondes dans l’élite du foot allemand, et l’après-covid pour le voir s’installer définitivement dans le groupe mayençais, lui qui enchaînait déjà les apparitions en championnat avant le confinement généralisé.
En avance sur son temps
Près de trois ans après un lock-out que les Allemands auront été parmi les premiers à lever d’un point de vue footballistique (la Bundesliga avait repris dès mai 2020), Barreiro fait désormais partie des meubles à Mayence. Cela ne se ressent pas toujours dans les choix de Bo Svensson, dont il n’est que la 4e option au milieu, ce qui génère chez lui une frustration qui a transpiré dans la presse allemande cet hiver, mais les chiffres de «Leo» au FSV restent éloquents.
Avec, donc, 100 apparitions, le Roude Léiw est le 6e joueur le plus capé sous le maillot mayençais de l’effectif actuel, derrière le défenseur central Stefan Bell (262), son compère de l’axe Alexander Hack (139), l’attaquant autrichien Karim Onisiwo (183), le gardien Robin Zentner (134) et le latéral espagnol Aaron Martin (111). Des garçons tous lancés bien avant lui par le FSV, entre janvier 2012 pour Bell et l’été 2017 pour Zentner et Martin.
Sur ces 100 matches, 93 l’ont été en Bundesliga, ce qui fait, à tout juste 23 ans (il les a fêtés le 3 janvier), de Barreiro le 10e «Nullfünfer» le plus souvent apparu à ce niveau. Mais ses neuf devanciers dans ce classement interne sont tous plus âgés, beaucoup plus pour certains, de 25 ans pour Martin à 31 ans pour Bell.
Mais il y a, pour certains, une vie avant Mayence : parmi les joueurs de l’effectif moins capés en Bundesliga que «Leo», cinq ont tout de même disputé plus de matches de première division que lui (120 et 164 pour les Français Anthony Caci et Angelo Fulgini, 163 pour le Sud-Coréen Lee Jae-sung, et 192 et 265 pour les Suisses Edimilson Fernandes et Silvan Widmer). Là encore, on parle toutefois de types qui auront entre 26 (Caci) et 31 balais cette année (Lee).
«Les quatre», un club très select
C’est en cela que la précocité de Barreiro est bluffante. Si son équipier Jonathan Bukardt, attaquant né en juillet 2000, avance sensiblement au même rythme que lui (93 matchs avec le FSV, dont 86 de Bundesliga), un seul «2000» a disputé autant de matches que lui en Bundesliga : le Canadien Alphonso Davies (Bayern Munich).
Apparu 158 fois en D1 si l’on inclut ses matches de MLS (le championnat nord-américain), le dragster bavarois fait, avec le défenseur turc Ozan Kabak (Hoffenheim, ex-Liverpool), le milieu offensif hongrois Dominik Szoboszlai (Leipzig) et son homologue danois Jesper Lindström (Francfort), partie du «club des quatre», ces gamins de Bundesliga ayant plus d’expérience en D1 que le Luxembourgeois, aujourd’hui estimé à 8 millions d’euros par Transfermarkt.
Les cotes de ses «concurrents» sur le site spécialisé? 10 millions pour Kabak, 28 pour Lindström, 35 pour Szoboszlai et 70 pour Davies. Oui, on parle là de cracks, moins expérimentés en équipe nationale que Barreiro (41 sélections contre respectivement 20, 9, 28 et 36 capes) mais déjà rompus pour les trois derniers à la Ligue des champions – Davies l’a même remportée en 2020. Jouer la C1: si c’était ça, la prochaine étape dans le parcours dingue de Barreiro?
Mayence prend l’accent français
Mayence aime décidément la Ligue 1. Après le défenseur Anthony Caci, arrivé libre de Strasbourg l’été dernier, puis le milieu Angelo Fulgini, transféré d’Angers sans parvenir pour l’heure à s’imposer dans l’entrejeu aux côtés (ou aux dépens) de Leandro Barreiro, le FSV a accueilli hier l’attaquant strasbourgeois Ludovic Ajorque, passé également par Angers ou Clermont durant son parcours atypique qui l’a vu fréquenter le National 1 de 2014 à 2016.
Fer de lance de l’attaque du club alsacien, où il a facturé 51 buts et 19 passes décisives depuis son arrivée en 2017, l’avant-centre, qui fêtera ses 29 ans en février, était plus à la peine cette saison avec une seule réalisation en 13 apparitions. Déjà sur le départ l’été dernier, le solide Réunionnais (1,97 m) s’est engagé jusqu’en juin 2026. Relégable en Ligue 1, Strasbourg va empocher 6 millions d’euros dans cette opération, selon le site Transfermarkt.