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La ZithaKlinik ne sera pas abandonnée


La modernisation de la ZithaKlinik, à Luxembourg-Gare, sera soutenue par l'État. (Photo : Archives LQ)

La ZithaKlinik ne sera pas abandonnée. Elle bénéficiera bien d’argent public frais pour sa modernisation.

La ministre de la Santé, Lydia Mutsch, a informé les députés que le plan d’investissement dit «Scénario 2 +», ne sera pas remis en cause. La ministre a par ailleurs insisté sur la nécessité de la présence d’un représentant de l’État au sein du conseil d’administration de la clinique, qui évolue sous statut de droit privé.

Le calme après la tempête? La ministre de la Santé et le conseil d’administration de la Fondation Hôpitaux Robert-Schuman (FHRS), qui gère la Zitha, ont en tout cas tenu à rassurer le personnel de la clinique, après plusieurs mois d’incertitudes quant à son avenir.

Des divergences de vues au sommet de la FHRS avaient en effet provoqué crainte et indignation chez certains employés de la clinique, dont des médecins. En cause, l’application effective, ou non, du plan «Scénario 2 +», qui s’inscrit dans une loi d’avril dernier et qui autorise l’État à injecter de l’argent public frais dans les travaux de modernisation et d’extension de la clinique privée.

Pour rappel, la fusion en mars 2014 de la Fondation François-Elisabeth et de la clinique Zitha, au sein du groupe Hôpitaux Robert-Schuman, n’avait pas été vue d’un très bon œil par certains salariés. Et la démission en juin dernier du directeur général adjoint du groupe hospitalier, le Dr Philippe Turk, n’était pas non plus de nature à rassurer.

Pour couronner le tout, des rumeurs ont circulé sur un plan alternatif au plan «Scénario 2 +» : ce «plan B» secret prévoyait, selon certaines sources, que soient à terme délocalisés plusieurs services, depuis le site de la Zitha vers l’hôpital Kirchberg.

Selon ces bruits de couloir, la Zitha n’aurait plus pu proposer que des services de psychiatrie, d’ophtalmologie, de chirurgie plastique, de petite chirurgie vasculaire, de dentisterie et de gériatrie. Les allégations en question avaient d’ailleurs fait réagir le gouvernement, qui, réuni en conseil, s’était saisi de la question, en juillet dernier. «Il faut que les hôpitaux se parlent!», avait ainsi lancé Lydia Mutsch à cette occasion.

Des commissaires aux hôpitaux dans le privé

La ministre avait également fustigé la prétendue volte-face : «Je ne peux pas m’imaginer que la Chambre des députés ait voté une loi dont on va changer les conditions de base. Je rappelle que quinze millions d’euros ont déjà été investis», avait-elle encore déclaré.

De son côté, le Premier ministre, Xavier Bettel, avait même fait état d’un courrier de la bourgmestre de Luxembourg, Lydie Polfer, dans lequel elle exprimait son inquiétude quant à la survie de cet hôpital de proximité dans le quartier de la Gare. «Je ne peux pas accepter que les conditions changent. Le climat est délétère actuellement et je suis prêt à envoyer Lydia Mutsch comme médiatrice. Si les Hôpitaux Robert-Schuman veulent faire de la clinique Zitha un centre de gériatrie, ma réponse est non!», avait-il déclaré. Bref, toute modification unilatérale du plan était donc fermement exclue par le gouvernement.

Face à la menace permanente d’un revirement de situation, la ministre de la Santé a donc pris les devants et obtenu des garanties de la part du président du conseil d’administration de la FHRS : «Scénario 2 +», qui est doté d’un budget de 56 millions d’euros, sera bel et bien mis en musique, a-t-elle annoncé en commission parlementaire, mardi.

Concrètement, le plan d’investissement de l’État prévoit la pérennisation de 18 spécialisations médicales sur le site de la clinique Zitha, qui conservera par ailleurs son statut d’«hôpital général». Les spécialisations en question, qui étaient sujettes à un transfert vers le Kirchberg, vont de l’oncologie à la rhumatologie, en passant par l’urologie. Menacée de délocalisation, la polyclinique sera également maintenue à Luxembourg-Gare.

Une réunion du conseil d’administration de la FHRS s’est d’ailleurs tenue au moment-même où la ministre confirmait la survie de la Zitha. Lydia Mutsch en a également profité pour annoncer la tenue prochaine d’une réunion de type tripartite, voire quadripartite (ministère, FHRS, collège médical et délégations du personnel). Des annonces qui ont globalement été applaudies, entre autres, du côté du parti libéral DP. Le député Alexander Krieps s’es,t par exemple, félicité du fait que «le futur de la clinique Zitha est assuré!».

Par ailleurs, la ministre Lydia Mutsch a également fait savoir qu’elle aspirait à ce qu’un représentant de l’État, à savoir «un commissaire aux hôpitaux» siège, à l’avenir, dans les conseils d’administration de tous les hôpitaux publics et privés du pays.

Dans ce sens, le futur plan hospitalier devra, selon la ministre, inscrire ce principe dans une loi. Qui ne sera cependant pas votée avant…

Claude Damiani