Cristiano Ronaldo, superstar déclinante du football mondial, a affirmé hier que son arrivée au club saoudien Al-Nassr ne marquait pas la fin de sa carrière, mais une nouvelle étape.
L’attaquant portugais, considéré à 37 ans comme l’un des plus grands footballeurs de tous les temps, a été présenté aux supporters du club saoudien dont les richissimes et ambitieux propriétaires voient dans sa signature un premier jalon destiné à amorcer un rêve «galactique». Le quintuple Ballon d’or et quintuple lauréat de la Ligue des champions, qui a rompu avec Manchester United au début de la Coupe du monde, s’est engagé jusqu’en juin 2025 pour une somme globale estimée à 200 millions d’euros.
«En Europe mon travail est terminé, j’ai tout gagné, j’ai joué dans les clubs les plus importants», a-t-il déclaré à la presse au stade Mrsool Park de Riyad.
«De nombreux clubs en Europe mais aussi au Brésil, en Australie, aux États-Unis et même au Portugal ont tenté de me faire signer mais j’avais donné ma parole à ce club», a assuré l’attaquant vedette, arrivé la veille au soir à Riyad et attendu par 25 000 spectateurs réunis dans l’enceinte du club.
Ronaldo, recordman du nombre de buts marqués en sélection comme en Ligue des champions, a souligné que le football avait changé ces «dix à vingt dernières années», citant la victoire de l’Arabie saoudite contre l’Argentine au premier tour du Mondial.
«Je suis unique»
«Donc pour moi, venir en Arabie saoudite, ce n’est pas la fin de ma carrière. Et pour être honnête, je ne me préoccupe pas du tout de ce que disent les gens», a-t-il ajouté en balayant toute notion d’exil ou de préretraite dorée.
«Je suis un joueur unique. C’est bon de venir ici, j’ai battu tous les records là-bas (NDLR : en Europe) et je veux en battre quelques autres ici», a-t-il encore affirmé.
Un coup de fouet pour Al-Nassr
L’Arabie saoudite, pays désertique de 35 millions d’habitants, est secoué par la «Ronaldomania» depuis l’annonce de son recrutement.
Si Ronaldo n’est pas la première vedette vieillissante du football à s’engager dans un club du Golfe, jamais encore un joueur de son calibre n’avait signé dans la région. «L’Asie n’a jamais rien vu de tel», relate le quotidien anglophone Gulf News basé à Dubaï. «Partout où il ira, il captera l’attention et si seulement 10 % de ses followers s’intéressent à son nouveau club, la Ligue saoudienne va devenir une des plus regardées au monde.»
Avec ce gros coup, Al-Nassr, dont le compte Instagram a gagné des millions d’abonnés en quelques heures, entend donner un sérieux coup de fouet à une équipe fondée en 1955, sevrée de titre national depuis 2019 et désireuse de faire bonne figure dans la Ligue des champions asiatique, dont son rival saoudien Al-Hilal est tenant du titre et le club le plus sacré.
Autres recrues stars ?
«CR7», avec son palmarès hors norme, fait office de tête de gondole pour un projet qui se veut plus grand. Son ancien partenaire au Real Madrid, le milieu croate Luka Modric, est dans le viseur du club jaune et bleu, comme le milieu français de Chelsea N’Golo Kanté, selon un responsable du club souhaitant rester anonyme.
Al-Nassr, ajoute cette source, souhaite mettre en place les «nouveaux Galactiques», une référence au Real Madrid des années 2000 et son empilement de stars, du Portugais Luis Figo à l’Anglais David Beckham, en passant par le Brésilien Ronaldo et le Français Zinédine Zidane.
Ronaldo débarque à Riyad quelques semaines après son élimination avec le Portugal en quarts de finale du Mondial au Qatar, premier pays du Golfe à accueillir la compétition reine. L’Arabie saoudite rêve d’imiter son riche voisin, avec une candidature possible pour l’édition 2030 avec l’Égypte et la Grèce.
Une stratégie de « sportwashing »
Son arrivée retentissante a en tout cas déjà attiré la lumière sur la pétromonarchie saoudienne, présente dans le sport de haut niveau via la Formule 1, la boxe ou le golf, et dont un consortium a récemment pris possession du club anglais de Newcastle.
Certains dénoncent une stratégie de «sportswashing», une tentative pour le régime conservateur dirigé par le prince Mohammed ben Salmane de faire passer au second plan les critiques sur son bilan en matière de droits humains.
Au sein du club jaune et bleu, Ronaldo sera dirigé par le Français Rudi Garcia et côtoiera d’anciens pensionnaires de Ligue 1 comme le gardien colombien David Ospina, le milieu brésilien Luiz Gustavo et l’attaquant camerounais Vincent Aboubakar.